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 this is your heart, and you should never let it rule your head. † EAR

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BULLETPROOF
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MessageSujet: this is your heart, and you should never let it rule your head. † EAR   this is your heart, and you should never let it rule your head. † EAR EmptySam 27 Juil - 14:16



eliott allen ray

some people run from a possible fight, some people figure they can never win.

à partir de maintenant, tu t'appelles Blanche-Neige.

NOM(S) : Ray. Court, simple, facile à retenir, le genre de nom qui passe bien partout. Étymologiquement parlant, cela viendrait de "roi". Juste comme ça. PRÉNOM(S) : Eliott Allen. Eliott utilise en permanence les deux simultanément, jamais l'un sans l'autre, à la manière d'un nom composé, bien qu'Allen ne soit officiellement qu'un deuxième prénom. Il trouve juste que ça sonne mieux. AGE : Trente-quatre ans, né un certain premier août. LIEU DE NAISSANCE : New York City, ville où Eliott est resté jusqu'à son embrigadement dans l'armée, jusqu'à ses dix-sept ans. ORIENTATION SEXUELLE : Hétérosexuel. En principe. SITUATION AMOUREUSE : Célibataire, plus intéressé par le batifolage à plein temps que par une relation sérieuse. Après tout, une femme, c'est encombrant, ça demande toujours des tas d'explications pour tout, c'est incapable de changer une ampoule et ça coûte cher. SITUATION FINANCIÈRE : Pas à plaindre, loin d'être à plaindre. Néanmoins, Eliott est passé par toutes les situations financières possibles, et ce n'est certainement pas du jour au lendemain qu'il s'est enrichi. MÉTIER/ÉTUDES : Avant la fin de son école de commerce, il s'est engagé dans l'armée. Par la suite, blessé aussi bien physiquement que psychologiquement au combat, il a quitté l'armée pour terminer son école. Il est ensuite devenu directeur des ventes dans une société d'armement qui traite souvent avec l'armée américaine. SI MILITAIRE, GRADE : Anciennement soldat première classe. GROUPE : Helping War. AVATAR : Andrew Scott. CRÉDITS : tumblr.


⊱ this time i'll be a bulletproof
On peut dire qu'Eliott est quelqu'un qui cache bien son jeu. Habile dans ses mots, habile dans ses attitudes, certains vous diront qu'Eliott n'est qu'un comédien, d'autres diront à tord qu'il est à la limite d'un trouble de la personnalité multiple, et les plus clairvoyants d'entre eux avanceront avec discernement qu'il s'efforce simplement de se conduire différemment au travail et dans sa vie personnelle.

Deux mondes, deux personnages, deux histoires, deux caractères.

Eliott, déjà, c'est un business man.
Détestable au travail. Oh oui, ô combien détestable. Ses collègues ne peuvent s'empêcher de penser qu'Eliott est un gros con. Parce que de toute façon, les gens qui côtoient Eliott au travail ne le côtoient pas personnellement, parce qu'Eliott, il est imbuvable. Prétentieux, c'est lui qui vous fera sentir que vous n'êtes rien, et que de toute façon, une secrétaire, ça se remplace en un claquement de doigts. Irrespectueux, c'est lui qui foutra en l'air votre travail parce qu'une virgule est placée au mauvais endroit dans un rapport, ou parce qu'il reste une trace de doigt sur la fenêtre. Intolérant, c'est lui qui appuiera le conseil d'administration en faveur de votre démission si erreur de votre faute il y a. Arrogant, c'est lui qui se permettra bien plus de choses que sa position ne lui autorise, parce qu'il sait avoir la prestance nécessaire pour que l'on n'ose pas lui dire quoi que ce soit. Théâtral, il a cette fâcheuse tendance à être un peu trop éloquent, ce qui rend la chose bien pire s'il vous convoque dans son bureau pour vous reprocher quelque chose. Dangereux, aussi, il est le type que l'on ne contrarie pas, car même s'il ne s'agit pas d'une question de vie ou de mort, il serait bien capable de vous faire sauter, à tout hasard, votre mutuelle, votre assurance, la place de votre fils dans une fac ou autre chose. Habile négociateur, il joue sur les mots en fonction de ce qui l'arrange, et en fonction de ce qui vous plombe, si bien qu'il n'aurait presque pas besoin d'un avocat pour assurer sa propre défense devant un tribunal. Contrariant, et opportuniste, aussi, il n'est pas le genre qui cède à la facilité, il est même parfois qualifié de "tordu", mais jamais il ne laisse une occasion à quiconque de lui marcher sur les pieds, bien au contraire. Quelque peu cruel, des fois, en fonction de son humeur, vous pouvez être sûr qu'il est toujours là pour vous dès qu'il s'agit de remuer le couteau dans la plaie. Manipulateur, il flatte toujours ses supérieurs et les brosse dans le sens du poil, sans en faire trop pour autant, parce que c'est le type même du comédien inné.
Mais voilà, Eliott, on le sait être un gros con, mais on le laisse faire, car même s'il n'est pas tout en haut de la hiérarchie de l'entreprise, il s'en approche fortement, et tout le monde sait qu'une fois le PDG en retraite -ou mort, allez savoir-, c'est probablement Eliott qui prendra la relève. Parce qu'il a du charisme, Eliott, beaucoup beaucoup de charisme. C'est le genre qu'on ne loupe ni dans la rue avec sa grosse voiture, ni dans les bureaux avec ses costumes à mille cinq-cent dollars. Et puis, on ne lui dit rien parce qu'il sait ce qu'il a à faire, et il le fait bien, étant particulièrement méticuleux et perfectionniste. Il dirige une grosse équipe de façon tyrannique, et ça fonctionne. Il fait du chiffre, il sait s'y prendre, il manipule le client, et en somme, il est brillant.
Brillant d'arrogance, brillant de prétention, et brillant d'intelligence.

Alors Eliott, il est comme ça les deux tiers de son temps. Parce que son travail empiète beaucoup, beaucoup trop peut-être, sur sa vie privée.

Et, le tiers restant, il est une toute autre personne.
Attachant, à vrai dire. Il est d'un naturel serviable, il est le genre à vous dépanner si vous êtes dans le besoin. Il vous sourira, parce qu'il est comme ça, souriant, dès qu'il n'est pas dans son bureau. Il en devient même timide, pour tout dire. Il se montre attentionné, fidèle, et agréable. Avec Eliott, vous pouvez passer de bonnes soirées autour d'un bon repas et d'un bon verre de vin -il cuisine très bien et adore ça-. Ce n'est, en dehors du travail, certainement pas le genre à vous chercher des ennuis, bien au contraire. Il aime lire le soir, avant de s'endormir, est passionné par la peinture et dispose même de quelques tableaux dans son grand appartement. Il jouit des petites choses simples que lui offre sa vie, et profite de ces riens qui sont particulièrement agréables pour lui, comme une tasse de bon chocolat chaud accompagnée d'une tartine de beurre de cacahuètes, d'un film en compagnie de son chat sur son canapé, d'une visite dans un musée, d'une symphonie qu'il met en route dans le lecteur de sa voiture, coincé dans les bouchons, d'une main passée dans les cheveux longs et doux d'une femme, et ainsi de suite.
S'il lui arrive de croiser par hasard l'un de ses collègues, qui le connaissent sous un jour tout à fait différent, il ne redeviendra pas l'homme du bureau, et se conduira malgré tout naturellement, ce qui a déjà choqué quelques uns de ses confrères, tant il est différent, à un point que c'en est à peine croyable. Il sépare travail et vie privée. C'est tout. Et quand il rencontre un membre de sa société dans la rue ou un magasin, ce n'est pas le boulot. Alors il est agréable, et redevient presque haineux le lendemain. Dites à un de ses proches quel homme il est au travail, nul ne vous croira.
En apparence, il a tout de l'homme heureux, de l'homme galant et séduisant.
Mais lui-même, il se dégoûte. Brisé par la guerre, cette horrible guerre, il sait qu'il ne pourra jamais redevenir le gamin un peu fougueux, un peu rebelle qu'il était autrefois. Il a tout perdu. Bien trop vite.
Il se dégoûte, car au travail, il se sait cassant. Il sait qu'il a déjà envoyé quelques uns de ses collègues en dépression. Il se sait invivable. Il se sait atroce. Parce que son travail même le dégoûte. Vendre des armes. Il sait à quoi les armes vont servir. A tuer, à faire tuer des gamins comme il l'était sur le front, alors que lui-même a subi les ravages de ces mêmes armes. Et avec sa compagnie, il les perfectionne, et ça lui profite, parce qu'il s'enrichit.

Peut-être qu'un psychologue vous dirait que son côté de business man avide d'argent n'est qu'une sorte de carapace. Une métamorphose, pour que lui-même, son vrai lui-même, n'ait rien à voir dans la vente d'armes à feu. Peut-être vous dirait-il qu'Eliott est détruit, dans le fond. Ou peut-être vous dirait-il qu'il n'y a pas à chercher, il est simplement comme ça, un connard.
Chacun se fait son idée de sa personnalité. Lui-même ne sait pas tellement bien où il en est. Quoiqu'il en soit, il ne s'aime pas. Mais à il a trop de fierté pour faire machine-arrière. Il ne veut pas décevoir, pas encore.
Alors il se contente de vivre avec. On lui a dit qu'on pouvait vivre avec tout, il suffit juste de l'accepter.

Il accepte.


⊱ i was meant to be a warrior Eliott, à la base, il voulait être cuisinier. Cuisiner, il aime ça, il adore ça. La cuisine française, ça le fait rêver. Les meilleurs restaurants, il les côtoie souvent, il en a les moyens. C'est toujours ce qu'Eliott a voulu faire, la cuisine. Il est doué pour ça, mais le destin a choisi pour lui une autre voie, à son plus grand regret. ✈ Il va régulièrement voir un psychologue, et ce, bien sûr, dans le plus grand secret. Personne ne doit le savoir, c'est défendu. Il s'acharne tellement à se donner une image de quelqu'un que rien n'atteint qu'il lui semble inconcevable que quiconque l'apprenne. Seulement, depuis la guerre, sa guerre, il est légèrement traumatisé, et son psychologue est d'ailleurs la seule personne, en plus de sa sœur, en qui il ait pleinement confiance et qui connaisse toute sa vie. ✈ Il n'a plus qu'une seule jambe, l'autre ayant été perdue au combat alors qu'il n'avait même pas dix-neuf ans. Ou plutôt, elle s'arrête un peu au dessus du genou. Aujourd'hui, il est capable de marcher normalement, et très naturellement, cependant, il lui est impossible, ou presque, de pratiquer un sport. Il dispose d'une prothèse haut de gamme, et nourrit l'espoir de pouvoir reprendre le sport un jour. ✈ Il a aimé, une fois, quelqu'un. C'était une jolie jeune fille, blonde, séduisante, un véritable mannequin doublé d'une personnalité formidable. La seule femme qu'il ait jamais aimé. Mais c'était il y a des années, peut-être même des centaines d'années, il ne sait pas trop. Il se souvient seulement de son visage, et de son nom. Mary. Elle, elle ne l'a jamais regardé autrement que comme une connaissance. C'est là la première fois où il senti son cœur se briser. ✈ Depuis quelques années, Eliott se sent seul, trop seul. Personne ne partage sa vie, son lit, son appartement. C'est pour cette raison qu'il a adopté un chat. Et son chat, il l'aime. A la vérité, il serait bien incapable de s'en séparer, et tient à lui bien plus qu'à la plupart des êtres humains qu'il connaît. Comme quoi. ✈ Il est très raisonnable et mesuré. Les conneries, c'est pas pour lui. C'est plus pour lui. Fumer, boire, c'est fini. Maintenant, il a une hygiène de vie très saine. Il se contente de sa routine habituelle, sans chercher outre mesure à atteindre un paradis artificiel. De toute façon, le Paradis, il n'y croit plus non plus. De plus, son boulot lui oblige d'être également irréprochable sur le plan personnel, parce qu'un tel travail, c'est trop délicat et éprouvant pour se permettre un écart. ✈ Il aime la musique classique, plus que tout. Les grands compositeurs, il les connaît, et ce extrêmement bien. Ecouter ce genre de musique, ça le détend. Il va d'ailleurs très souvent à l'opéra, et aux représentations du grand orchestre local. Il ne serait pas dérangé, par ailleurs, de parcourir la moitié du pays pour assister à l'une de ses pièces favorites. Il en va de même pour la peinture. Les grandes expositions, il va voir, et s'il avait plus de temps, il serait même collectionneur. ✈ Son état psychologique n'est pas des plus florissants. Il lui arrive, quelques fois, à bout de forces, trop révulsé par sa propre personne, de se mettre à pleurer une fois seul chez lui. Ça ne dure jamais bien longtemps, et tout cela a tendance à s'arranger, entre autres grâce à son psychologue, mais ces moments lui arrivent encore fréquemment. Il est également souvent assailli par les souvenirs de l'armée qui lui restent en tête, et qui le hantent de temps à autres. D'ailleurs, pendant un moment, il a été incapable de faire une nuit complète, ressentant en rêve aussi bien la douleur physique que mentale du combat auquel il a pris part. ✈ Il mâche très souvent du chewing-gum. Pour ainsi dire, c'est presque continuellement qu'il en a un dans la bouche. Au départ, cette addiction lui est venue de son envie d'arrêter la cigarette. Il s'agissait, en somme, d'un moyen de compensation. Et, maintenant qu'il a définitivement stoppé, il a conservé cette habitude, qui n'est plus tant un besoin qu'une manie. ✈ Il est très secret, et déteste parler de sa personne. Il n'aime surtout pas évoquer son passé militaire, porteur de trop de souvenirs encore trop douloureux. Lorsqu'on lui pose des questions sur lui-même, s'il n'a pas grande affinité avec la personne, il lui arrive de mentir pour être tranquille, sans quoi il se braque automatiquement sur la défensive. Il n'accorde que peu sa confiance, et n'est de toute façon du genre pas à se confier. ✈ Il possède une arme à feu, légalement, qu'il garde toujours sur lui. Intouchable, il est persuadé d'être intouchable, et sur les conseils de son avocat, c'est donc d'un Colt M1911 qu'il a fait l'acquisition, un peu rétro mais très fiable. Il est également très souvent escorté d'un ou deux gardes du corps pendant son temps de travail, assez préoccupé par sa sécurité et quiconque qui voudrait y attenter. ✈ Eliott, c'est le type même qui a parcouru du chemin, dans sa vie. Il revient de loin. Il a évolué. Il a grandi. Il a été tout et rien à la fois. Il a vécu des choses, des choses horribles, de grandes choses, et a un passé bien lourd derrière lui. La plupart des gens s'imaginent qu'il est né avec une petite cuillère en argent dans la bouche, et tous sont bien loin du compte. Même s'il se donne l'air du citoyen honorable, il connaît le sens du verbe galérer.


dévoile-nous ta véritable identité soldat.

PSEUDO/PRÉNOM : radioactive fish, ou Line pour les intimes. FILLE OU MEC ? : Femelle. AGE : Dix-huit ans, hell yeah, j'peux voter. FRÉQUENCE DE CONNEXION: Théoriquement sept jours sur sept. SCENARIO OU INVENTÉ ? : Inventé. LE FORUM, TU L'AIMES D'AMOUR ? : J'l'aime d'amour gros ! LE MOT DE LA FIN : Raah j'ai faim, nom de Dieu, si quelqu'un a un sandwich tout de suite maintenant, je suis preneuse.

Code:
[b]andrew scott[/b] ✈ eliott allen ray


Dernière édition par Eliott Allen Ray le Lun 5 Aoû - 17:24, édité 14 fois
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MessageSujet: Re: this is your heart, and you should never let it rule your head. † EAR   this is your heart, and you should never let it rule your head. † EAR EmptySam 27 Juil - 14:16




⊱ this is my riffle, this is my gun. this is for fight, this is for fun…


De l'enfant...


Eliott fixa ses chaussures, la tête baissée. De loin, il avait tout l'air d'un enfant qui vient de faire de faire une grosse bêtise. Seulement, il n'en était rien. Il avait l'habitude de se tenir de la sorte quand ses parents s'engueulaient. Ce n'était pas après lui qu'on en avait, il le savait, pourtant, il ne pouvait pas s'empêcher de se sentir coupable. Voir sa famille se déchirer lentement sous les yeux d'un enfant n'est jamais très bon pour lui.

De la grande cuisine spacieuse du brillant appartement new-yorkais, il entendait tous les cris émanant du salon. Ils trouvaient toujours un prétexte pour se disputer pour tout, pour n'importe quoi. Il suffisait d'un rien, d'une étincelle pour que le brasier s'enflamme. Un rien. Un couvert mal placé, un magazine déplacé, un coup de téléphone tardif -et donc suspect-, un relevé de carte bancaire... Et Eliott, lui, il regardait ses chaussures. Il voyait les lacets défaits, les lacets qui traînaient par terre, et peu lui importait.
Parfois, il entendait son nom. D'autres fois, celui de sa sœur. Et d'autres fois, des mots qui lui faisaient peur. Comme divorce, garde alternée, tribunal, plainte, interdiction... La liste était longue comme le bras.
Et il baissait les yeux. Il n'osait pas porter son regard sur ses parents, ces adultes qui se disputaient pour des motifs que les enfants sont incapables de comprendre. Il savait seulement que tout était loin d'aller pour le mieux.

Des fois, il lui arrivait de pleurer. Il aurait bien voulu s'interposer entre ses deux parents, et les forcer à s'entendre. A s'aimer. Mais ça n'était pas possible. Alors, il se cachait. Il attendait que ça passe. Et, une fois l'orage éloigné, il n'y pensait plus. Jusqu'à la tempête suivante, tout du moins.

Cependant, cette fois, c'en était trop. Cela faisait trop longtemps. Trop longtemps que les deux adultes n'ouvraient plus la bouche que pour se cracher du venin l'un à la tête de l'autre. Comme si se disputer, c'était leur nouvelle passion. Et lui, et sa sœur, on les laissait de côté, lacets défaits, à attendre, impuissants, une évolution de la situation qui n'arrivait jamais.
Alors, Eliott avait redressé la tête. Il s'était approché de sa petit sœur, et l'avait saisie par la main. « Viens avec moi. » La gamine, de deux ans sa cadette, avait écarquillé de grands yeux. La brunette, sans comprendre, avait eu sur le visage cette air de stupeur teinté d'effroi, néanmoins, elle cherchait toujours à tout comprendre. Elle était comme ça. « On va où ? » « Tu verras. » A la vérité, Eliott, les larmes montant aux yeux, n'en savait rien. Il voulait simplement s'éloigner de ce foyer, protéger sa petite sœur de toutes les injures et les cris qu'on y trouvait. Et la gamine obtempérait. Toujours partante pour l'aventure, et n'hésitant pas une seconde à suivre son grand frère à qui elle vouait une confiance sans limite, c'était réjouie qu'elle but les paroles d'Eliott. « Faut pas que tu fasses de bruit. Chut. Allez, viens. »

***

On avait retrouvé les gamins à peine une heure plus tard. Juste le temps d'appeler la police sitôt qu'on avait remarqué leur disparition. Ils étaient simplement allés au parc, situé à quelques centaines de mètres de leur résidence. Affolée, paniquée, leur mère leur avait sauté au cou. « Oh, mes enfants, oh je me suis tellement inquiétée, si vous saviez... Dieu merci, vous allez bien... Ne. Me. Faites. Plus. JAMAIS. Ça. » Elle avait bien insisté sur chaque syllabe, partagée entre la peur encore présente dans ses entrailles, la tristesse qui s'en suivait et la colère. « Mes enfants, venez là... » Elle s'adressa ensuite à son mari, dans un ton empli de mépris. « C'est encore ta faute. Si tu ne m'avais pas tenu aussi longtemps la jambe pour cette histoire d'amant... Mon pauvre... Tu vois où tout ça mène... » Puis, elle avait accordé encore un peu d'importance à ses enfants. « Oh, mes chéris, on va bien s'occuper de vous maintenant. »
Mais malgré cet incident, rien n'avait changé.

Les disputes. Les insultes. La froideur. La famille. Rien.

Rien, si ce n'était que les enfants grandissaient.
_________________



... à l'adolescent...


L'appartement avait changé. La technologie progressait, on le sentait bien. Plusieurs postes de télévision avaient fait leur apparition dans le grand appartement, les meubles s'inspiraient de plus en plus de ce qui se faisait de mieux en matière d'intérieur style new-yorkais d'inspiration industrielle, et on commençait à voir pointer des objets que l'on aurait jugé complètement superflus une dizaine d'années plus tôt. On avait cette manie d'énoncer le prix de chaque chose, comme ont tous les américains, si bien qu'on aurait presque pu laisser les étiquettes sur les meubles, témoins de leur réelle valeur, et comme si crier sur tous les toits combien de dollars valaient les choses était une question de fierté.

Le temps passait.
Il laissait dans son sillage de l'amour, de la peine, des souvenirs.
Elle était venue l'époque des premières fois adolescentes. La découverte d'une vie, de sa vie, de la vie. Les premières claques, les premières déceptions, les premières rébellions, les premières injustices, les premières révoltes, les premières interrogations, les premières responsabilités. La porte d'entrée dans la vie.
Et rien ne s'était arrangé. En apparence, il régnait ce climat de famille américaine aisée, soudée, liée, que rien, rien ne pouvait briser. Des photos en noir et blanc avaient fait leur apparition sur les murs, où quatre visages souriants posaient les uns à côtés des autres. D'autres portraits étaient affichés, signe d'une visite chez un photographe de renom, et tout semblait parfait. Comme un équilibre serein qui régissait la maison, comme une coquille de perfection qui protégeait ses habitants.

Pour Eliott, tout n'était qu'apparences. Tout respirait le faux. La mise en scène. Comme si l'on ne s'attachait qu'à la surface des choses, comme si le paraître était tenu en tout et pour tout au détriment de la réalité des faits. Comme si se donner une image de famille modèle était la seule chose qui importait.
Tant que les apparences sont sauvées, le reste n'est pas un problème.

Eliott, il connaissait la vérité. Il savait à quoi rimait toute cette mascarade. Mais il n'était pas le genre à faire savoir ce qu'il pensait de cette supercherie, de peur d'envenimer la situation à la tranquillité précaire. Il n'était d'ailleurs pas le genre à faire savoir ce qu'il pensait, tout simplement. Il était un garçon timide. Il ne se mêlait pas vraiment à la masse de ses camarades, pour tout dire. Il se contentait de son existence un peu plate et un peu morne. Morne.
Il était comme mort à l'intérieur.
Il n'avait jamais connu cette petite flamme, ou rien que cette étincelle, qui vous fait vous sentir en vie, vivant dans la moindre de vos respirations et le moindre de vos mouvements.

Et il était brillant. Il se contentait de ramener de bons bulletins à ses parents, et il était tranquille. Des A+ en gage de paix.
C'était sa vie.

***

« Je m'ennuie. » Il jeta un œil à sa sœur, affalée sur son lit. Elle s’immisçait souvent dans la chambre de son frère, pour fuir les tensions parentales, et trouver, en quelque sorte, un réconfort auprès de celui qui la comprenait sans qu'elle ait eu besoin d'ouvrir la bouche. « Bah t'as qu'à lire un livre. Ou, je sais pas, t'as qu'à dessiner. » Eliott esquissa un sourire en coin. Elle aurait presque pu avoir réponse à tout. Mais elle n'avait pas saisi la portée de ses mots. « T'as pas compris. Je veux dire... Je m'ennuie. Ici. Ma vie. Ça m'ennuie. » Elle avait ouvert la bouche, interloquée, et quelque peu surprise, ne sachant que trop dire. Alors, il ne restait plus qu'à dire l'évidence. « Dans ce cas, change de vie. » « C'est pas si simple, tu sais... » « Bien sûr que si. Il suffit de le vouloir. Fais ce qu'il te plaît, fais ce que tu veux. Qu'est-ce qui t'en empêche ? » Elle avait levé vers Eliott un sourcil, et d'un regard bien trop profond pour une jeune fille de son âge, elle l'avait détaillé comme elle seule savait le faire. « Rien. »
_________________



... au rebelle...


Fais ce qu'il te plaît, fais ce que tu veux. Très bien. Le message était passé.
Il était temps de l'ouvrir. De se manifester. De faire des choses interdites, des choses que l'on avait jamais osé faire jusqu'alors. Il était venu le temps d'expérimenter, d'essayer de nouvelles choses, de repousser toujours plus loin les limites. De se lancer. De se moquer des conséquences, telles qu'elles soient. L'époque de l'insouciance était finie.

« T'as changé, Eli. » Elle baissa les yeux. Elle ne reconnaissait plus son frère, depuis quelques temps. Il sortait souvent, le soir, et il lui arrivait de ne donner aucune nouvelle pendant quelques jours. Il disparaissait, revenait, des fois avec un œil au beurre-noir, des fois avec les phalanges ensanglantées, sans que l'on sache jamais rien d'autre. On avait fini par s'y faire, aidé par la phrase toute faite "après tout, c'est un garçon". « Arrête de m'appeler comme ça, je te l'ai déjà dit. » Et agressif. De surcroît, il devenait agressif. La lassitude devait l'avoir changé. Trop changé. Mais elle, son frère lui manquait. « Je sais plus qui tu es. » Eliott soupira. « Ton frère. » Elle releva les yeux vers son frère. Il n'avait visiblement pas compris où elle voulait en venir. Ou souhaitait éviter la question. « Je te parle pas de ça. C'est depuis que tu traînes avec ce... » Mais Eliott ne lui laissa pas le temps de finir sa phrase. « Tu vas me servir le même discours que maman ? Pour qui tu te prends... Laisse mes fréquentations en dehors de tout ça. Je crois être assez grand pour savoir ce qui est bien pour moi, ou pas. » Elle sentit les larmes lui monter aux yeux. Son frère le remarqua, et il prit sur lui pour se calmer. « Tu... Tu m'as toujours encouragé à faire ce que je voulais faire. Et... Ici, j'ai rien à faire ici. Tu comprends... Ils sont toujours en train de s'engueuler, c'est à peine si on existe. Et... J'essaye de... » Il se mit à fixer le plafond de sa chambre. « Tes rêves, les miens... Qu'est-ce qu'il en reste ? » Elle aurait pu le transpercer d'un simple regard, si son frère l'avait regardée dans les yeux. « Je t'ai encouragé à faire ce que tu voulais. Pas à devenir un connard. Parce que t'as jamais voulu devenir un connard. Tu rentres, et tu sens la clope, dans le meilleur des cas, ou tu reviens avec du sang sur les mains ou sur le visage. Et pendant quelques jours c'est silence radio. Je... Je veux pas savoir où tu traînes, avec qui, ni ce que tu fais ou ce que tu consommes. Mais... T'es qu'un gros con. Laisse tomber. » Et elle avait tourné les talons.

***

Le quartier n'était pas franchement des plus beaux et des plus accueillants qu'il eut jamais été donné à Eliott de voir. Des bâtiments désaffectés, des lampadaires qui grésillaient, et cette ambiance glaciale, avec la fumée qui s'évaporait dès que l'on parlait ou respirait. « Qu'est-ce qu'on fout là ? » Le grand bonhomme qui l'accompagnait avait l'air excédé, comme d'habitude, et Eliott avait l'air angoissé, bien qu'il essayait visiblement de montrer le contraire. « Pourquoi, tu flippes ? J'achète un petit truc et on se casse. T'as qu'à rester dans la voiture. » « Ok... J't'attends, alors. » Eliott eut un rictus, intérieurement. C'était sa voiture à lui, merde, et ce gros con le prenait pour un taxi. Ou plutôt, c'était celle de ses parents, mais ce n'était qu'un détail. Il aurait très bien pu l'abandonner sur la route à la moindre occasion. Qu'il aille acheter ce qu'il voulait, lui, il l'attendait bien sagement, car abandonner un mec bâti comme lui, ça n'aurait pas été des plus intelligents, dans la mesure où il tenait à retrouver tous ses membres dans un état décent.
Alors, il avait attendu, au volant de la vieille voiture. Eliott commençait à trouver le temps long, dans le froid de la nuit et dans le climat lugubre du quartier. Quand soudain, l'autre avait déboulé en courant. « DÉMARRE ! » Il grimpa dans la voiture à toute vitesse, essoufflé, et Eliott démarra en trombe, trop paniqué pour contester quoi que ce soit. « Bordel, mais il se passe quoi, t'as été acheter quoi ? » Comme s'il ne connaissait pas la réponse. « A ton avis... » Eliott poussa un soupir. Faire des conneries, ça ne le dérangeait pas, mais là, ça allait trop loin. Il n'avait jamais eu d'ennuis, et ce n'était pas aujourd'hui que ça devait arriver. « Et il se passe quoi là ? » « Plus vite, putain... Les flics... » « C'est pas vrai... »

Collision.

La voiture roulait vite, bien trop vite. Les deux adolescents étaient paniqués. La police... Que savaient-ils de la police ? Pas grand chose, si ce n'était qu'il valait mieux l'éviter. Et, selon les dires d'un des deux, la situation n'était pas des meilleures. Alors, il fallait rouler, n'importe où, mais continuer, et ne pas s'arrêter.
Et, alors qu'Eliott s'engageait au coin d'une rue, il y eut ce piéton. Le garçon n'avait pas pris garde à vérifier que personne n'arrivait avant de passer le coin. Il ne pensait qu'à fuir, fuir loin afin d'éviter les problèmes. Il était rentré dans ce foutu piéton. Il avait foncé dedans à pleine vitesse. Et eux, ils étaient là, au point mort, face à cet homme allongé sur le bas côté. Il y eut un moment de silence. « T'arrête pas... » « Quoi ? On peut... On peut pas le laisser là... Tu crois qu'il est... » « Je sais pas. Trace. T'inquiète pas... Y'en a... D'autres qui vont le retrouver... »
Il était rentré. Et avait pleuré. Il avait, peut-être, il n'en savait rien, il avait peut-être tué un homme. S'il était arrivé rien que deux secondes plus tard... S'il avait été retenu par quelqu'un, s'il les avait entendu arriver, s'il ne s'était pas trouvé à un coin, s'il... Mais c'était trop tard.

***

« Eliott, qu'est-ce que tu... Enfin, je ne vais même pas te demander où tu étais. Dis-moi juste où est la voiture. » Le ton était las. Las de tout. Elle avait un peignoir rose en soie, et la tête de celle qu'on réveille, les cernes sous les yeux. Et Eliott, il n'en savait rien. Où ? Garée quelque part, dans une décharge, débarrassée ? Peu lui importait. Peut-être était-il rentré chez lui à pieds. Peut-être pas. Peut-être que quelqu'un l'avait gardée. « Je... » Sa mère prit une grande inspiration. « J'aimerais que tu partes d'ici. Je ne veux plus vivre comme ça, à me demander où tu es. Je ne veux plus te payer une école pour... Pour... Je ne sais pas à quoi tu joues. Mais plus ici. Tu... Tu as encore jusqu'à demain pour faire tes valises. » Il baissa les yeux. Il savait que ce moment allait arriver.

« Alors tu... Tu t'en vas... » « Ecoute, je peux pas rester éternellement. » Evidemment. Il était plus facile de dire ça que les vraies raisons de son départ. « Ouais, ils ont fini par te virer. » Perspicace. « ...Ouais. » Il pliait son linge, et fourrait tout de manière désordonnée dans une valise vieille de plus de vingt ans. « Et tu vas faire quoi, au juste ? Tu vas vivre dans la rue ? » « Bien sûr que non. J'ai nulle part où aller alors... Je vais à l'armée. »
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... au soldat...


Eliott fixa avec un air étrange ce gros sac, ce gros sac qu'il n'était même pas sûr de pouvoir porter tout seul. Il se regarda dans le miroir de son dortoir, miroir fêlé, brisé, sale, mais un miroir tout de même, un peu à l'image de cette grande caserne dans laquelle il se perdait. Il flottait dans son treillis. Le treillis, visiblement, il était taillé pour les gens plus costauds. C'était d'ailleurs ce que l'instructeur n'avait de cesse de leur dire. Faut se muscler, des abdos, des pompes, et, pour conclure, bande de couilles molles.
Et, finalement, ça lui plaisait. C'était moins dangereux que de traîner avec des banlieusards aux intentions douteuses, et moins déprimant que de vivre avec des gens incapables de s'entendre. Il vivait avec des hommes qui partageaient tous les mêmes galères que lui. Des petits soldats sans importance, qui avaient tous eu des problèmes pendant leur jeunesse, qui avaient abandonné l'école, à qui on ne promettait aucun avenir, des gamins qui s'étaient fait virer de chez eux, des gamins qu'on récupérait à l'armée parce que personne ne voulait d'eux. Au moins, l'armée, c'était une rédemption, et l'assurance de pouvoir manger chaud et d'avoir un lit. C'était pas mal, en somme. Eliott, il s'y retrouvait bien.

« Dis-voir, Ray, quand t'auras fini de t'admirer, tu pourras peut-être venir avec nous. » Quelque peu honteux, Eliott redescendit sur terre. « Euuh... Ouais bien sûr. Je... J'arrive. Et je m'admirais pas, je... Peu importe. » Baxter. Un chouette type. Grand, blond, carrure de joueur de rugby. Il dégageait quelque chose qui faisait de lui un leader inné. Et, depuis les quelques jours qu'ils étaient à la caserne, tous des bleus, Baxter avait plus ou moins tenu à faire des nouvelles recrues des frères. Selon lui, rien ne marchait mieux que les équipes soudées. Personne ne l'avait contredit. Il avait trop de charisme pour cela, et puis, il avait raison. Alors, de temps en temps, en soirée, lorsqu'ils avaient quartier libre, ils se réunissaient, et ils se parlaient. Ils se racontaient leur histoire, parce que la plupart étaient similaires. Baxter avait commencé, et tout le monde avait suivi. « T'as jamais trop parlé, Ray. On t'écoute, dis-nous d'où tu viens. » Eliott regarda l'assemblée qui se tenait devant lui, une quinzaine de gens comme lui. C'était quelque peu intimidant. Il était plus mince que les autres, il n'avait pas franchement la tête du soldat. Pourtant, tout le monde le fixait avec attention. Il haussa les épaules. Baxter l'encouragea d'un signe de tête. « Euh... Je suis né à New-York, et... J'ai jamais été très famille. On s'est jamais trop entendus, tous... C'est peut-être héréditaire. Alors j'ai fait le con. Et... Je me suis fait virer de chez moi. Avant, j'étais dans une école de commerce, mais j'y suis pas resté. J'pouvais pas la payer tout seul, et de toute façon, ça m'intéressait pas. J'voulais être cuisinier, en fait. Mais ça avait pas l'air de plaire à mes parents. Enfin, je veux dire, à l'époque où je les écoutais. » Et il avait continué. C'état chacun son tour. Ils apprenaient à se connaître.

***

« Allez, plus vite, bande de petits cons. Je vais faire de vous des soldats, des vrais, et le premier qui s'oppose à ça, il se prendra mes rangers dans la mâchoire. Compris ? Vous vous êtes engagés, j'attends de vous un investissement le plus total. Smith, t'as un lacet défait. White, t'as peur de la boue ou quoi ? Baxter, ils suivent pas, attends un peu. Ray, ça mérite même pas de commentaire. Bridget, c'est pas mal. Williams, par contre, c'est à chier. Johnson, enlève-moi ces lunettes, ça fait de la buée et tu vois rien. Sullivan, t'aurais dû t'engager comme danseuse étoile, pas à l'armée. Donovan, Glenn, Waters, McMillan, maintenez le cap, suivez Baxter. »
Tête dans la boue, rampant, salissant les treillis, essayant de ne pas ingurgiter de terre, c'était comme ça. Les entraînements. Tous éprouvants. Et Eliott voyait son corps changer petit à petit. Il aimait ça. Finalement, il se sentait bien.
Tenir une arme à feu. Le poids. Le bruit. La sensation. La puissance. La vitesse.

Et ça faisait déjà quelques mois. Lorsqu'on les sortait de la caserne, qu'on les envoyait sur le terrain, c'était le pied. Sous le soleil, une paire de Ray-Ban sur le nez, un flingue entre les bras et les manches remontées jusqu'au dessus du coude, à surveiller et à frimer, à faire des sourire aux groupes de fille. La cigarette au bec, la jeunesse insouciante, et la deuxième famille. L'ambiance. Ils évoluaient ensemble, ils progressaient ensemble, ils se connaissaient tous par cœur. Tous dans la même galère, tous soudés, tous prêts à mourir les uns pour les autres. Les problèmes ? Tenir son lit au carré, faire ce que l'instructeur ordonnait et survivre à la bouffe, aux patates à l'eau.
Même l'instructeur, il semblait s'attacher à eux, s'attacher à ses garçons, comme il les appelait. L'armée, ça les aidait tous. Tous les paumés. Ils pouvaient s'attacher à quelque chose. Ils étaient biens. Ils avaient une raison d'exister. On faisait d'eux des hommes, on leur donnait une chance, qu'ils avaient tous saisie. Toute la bonne volonté du monde, ils l'avaient. Partants pour tout.

Partants pour tout, même quand on leur proposa de servir à l'étranger. Peut être dangereux. Qu'est-ce qu'ils s'en foutaient.
Ils avaient accepté. Tous. Leur régiment. Ensemble jusqu'au bout, jusqu'au bout du chemin, jusqu'au bout du monde. Ils étaient parachutés ailleurs, sous le soleil, une fois qu'on avait fait d'eux des vrais soldats. Ils avaient probablement tous envie d'un ailleurs, de voyager, de quitter cette bonne vieille ville. Ils avaient envie de soleil, de découvertes. Alors, ils y étaient allés, les yeux fermés, confiants. De toute façon, ils n'avaient rien à quoi s'accrocher, ici. Autant tenter sa chance autre part.
« Prêts à servir l'armée américaine pour de bon, les garçons ? » « Oui, chef ! » Oui unanime. Les sourires sur les visages. La fierté de quitter le nid. L'enthousiasme des volontaires prêts à se battre. Ils avaient bien changé, les garçons. « Plus de ça entre nous. Vous allez me manquer, bande de couilles molles. » Il leur serra la main à tous, pour la dernière fois.
Ils l'avaient, leur ailleurs. Ils l'avaient, leur nouvel horizon.
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... à l'infirme...


Rien ne s'était passé comme prévu, finalement. Tous, ils avaient été envoyés dans une région du monde, un pays qu'aucun d'eux ne pouvait même replacer sur une carte. Ils voulaient la chaleur, ils ne voulaient pas la sécheresse. Ils voulaient l'aventure, ils ne voulaient pas les horreurs. Il voulaient le voyage, ils ne voulaient pas la mort. Ils voulaient servir et honorer, ils ne voulaient pas tuer. Ils voulaient le front, ils ne voulaient pas les cadavres. Peut être dangereux. Ils n'avaient jamais dit mission suicide, mission mort du corps ou mort du cœur.
Ils côtoyaient des étrangers. Des anglais, des australiens, des français, des irlandais, des italiens, des espagnols... Ils passaient au dessus des barrières du langage, quand ils se croisaient. Ils étaient frères dans les armes, qu'importe l'origine. Parfois, ils oubliaient. Ils apprenaient. Mais tout revenait vite, si vite à eux. Ce pourquoi ils étaient là.

« Ouvrez le feu. » Les tirs. Les tirs qui fusaient partout. La cohue, l'incompréhension, les gens qui tombaient, les médecins qui ne savaient plus quoi faire en priorité, les agonies et les morts. Le sang des innocents. La conscience. L'esprit. Le néant.
Eliott était là, par terre, au milieu des feux, couché, les deux mains plaquées contre la bouche, retenant un flot de larmes, tremblant, au bord d'une certaine crise de nerf. On ne s'occupait pas de lui. On n'avait pas le temps de s'occuper de tous les hommes à terre, vivants ou morts. C'était cruel, la guerre était cruelle. « Eliott ! Ça va, dis-moi que ça va, dis-moi que tu n'es pas blessé... » Casse-toi, Baxter, t'as autre chose à foutre que de t'occuper de moi. Il aurait voulu lui dire ça, Eliott. Au lieu de quoi, il nia d'un signe de tête. Non, il n'était pas blessé. Physiquement. Mentalement, il était changé à tout jamais. Mais on ne pouvait pas s'occuper du mental en temps de guerre. Puis il fondit en larmes. Il ne pouvait plus parler qu'entre deux sanglots. « Je l'ai tué... » Baxter regarda intensément son camarade qui peinait à articuler. Tout le monde n'avait pas la même résistance à la mort. Tout le monde ne s'en réjouissait pas. « C'est le premier ? » « Je... Je sais pas... Je crois... » Impuissant, Baxter était impuissant. « Relève-toi, Ray. Tu vas crever si tu restes ici. Ça va aller. Je te le promets. Mais relève-toi, je t'en supplie. »

***

Il avait survécu. Il s'en était sorti. Et il en avait tué d'autres. Il avait vu certains de ses camarades mourir. Jusqu'à ce jour.
Un assaut, un simple assaut. Pas le pire, loin d'être le pire. Un jour banal, lambda. Un jour où ça n'aurait pas dû arriver.
Une simple rébellion de la partie adverse. Des rebelles qui s'énervaient un peu, et il fallait canaliser tout ça. La routine. Un peuple démuni, ou presque, face à l'armée américaine. Quel risque ? Quelle probabilité...?

Alors, avec son régiment, ils s'étaient mis à courir. Il fallait courir, on leur disait courez et ils le faisaient, parce qu'ils n'avaient pas le choix. C'était comme ça. Même les décisions les plus illogiques prises par des hommes dépassés et détruits, ils ne les contestaient pas. Ils n'était que des marionnettes. Et qu'avaient-ils à perdre ? Ils se voyaient chaque jour diminuer en nombre. Ils attendaient la mort, en somme. Ils patientaient, fidèles à leur poste, en bons soldats, aux premières lignes, parce que les simples soldats, ils n'ont aucune importance.

Clic.

Un simple clic, dont Eliott prit conscience trop tard. Bien trop tard. Puis, une lumière blanche. Rien. Plus rien.

Il se voyait, tantôt dans une prairie, bercé par les doux rayons du soleil qui chauffaient sur sa peau nue, puis il se voyait chez lui, dans un chez lui imaginaire, en compagnie de sa sœur autour d'une tasse de chocolat chaud, et tantôt, il se voyait sur un champ de bataille. « Une mine antipersonnel, ça pullule, ces merdes. » Il se voyait courir, il se voyait, suant dans son treillis, sous un casque qui le faisait asphyxier sous la chaleur ambiante, il se voyait suivre Baxter, toujours suivre Baxter, il se voyait, à bout de forces, tenant son arme du mieux qu'il le pouvait, serrée contre lui. « Faites lui un garrot. La jambe a morflé. Il va se vider de son sang si on ne fait rien. » Il se voyait, au plein milieu des rares touffes d'herbes séchées de ce champ, courir de toute la vitesse que ses jambes lui permettaient, en plus de la faim, la soif, parce qu'on le lui avait ordonné. Il se voyait, de loin, comme une tierce personne qui aurait assisté à la scène, il se voyait fixer Baxter, pas le chemin. Il avait l'habitude des chevilles qui se tordaient, en plein rush, dans les rangers, alors le chemin, il n'y prêtait plus aucune importance. Et il se voyait, réaliser trop tard sur quoi il avait posé le pied. « On va devoir amputer. Ça ne va pas être joli à voir. Si c'est votre première amputation, accrochez-vous bien, Stewart, et donnez-lui de la morphine, sinon il va souffrir le martyre. » Elle n'avait rien à faire ici, cette mine. Rien. Mais elle était là. Et c'était arrivé. Dans un état comateux, il sentit qu'il était allongé. Allongé sur une paillasse, un matelas de fortune. Il ne comprenait pas tout ce qui se disait. A moitié endormi, il essaya de bouger tous ses membres, les doigts, les bras, mais il était tellement faible. Les orteils. Seuls ceux du pied gauche fonctionnaient. Râle. Soupire. « Ma jambe... » « Merde, il est conscient. Stewart, si vous n'en avez pas mis la dose, vous aurez une souffrance terrible sur la conscience. Rajoutez-en. »

***

Eliott était couché. Il fixait la fenêtre, comme depuis qu'il avait repris conscience, il y avait de cela quatre jours, après s'être réveillé de trois jours de coma. En apparence, il avait l'air indemne. Mais si l'on y faisait plus attention, on remarquait que la couverture s'aplatissait brusquement après la cuisse droite, laissant deviner un vide. Amputé. « Ça aurait pu être pire mon gars, on aurait pu te rapatrier entre quatre planches. » L'instructeur avait ôté son béret, par respect pour les hôpitaux. « Hm. » Il n'arrivait plus à répondre autrement que par bribes de phrases, de mots, de sons. Et il gardait ses yeux rivés sur la fenêtre. « Tu t'en remets doucement... Je suis content de te voir en vie malgré tout, même si ça ne te console pas forcément. » Eliott tourna la tête, et regarda l'homme dans les yeux, les siens étant emplis de larmes. « Baxter ? » La question qui fâchait. « T'as eu de la chance qu'il soit là. C'est lui qui t'as tiré du pétrin, à ce qu'on m'a dit. » « Et ? » L'homme hésita à répondre. Le gamin n'avait pas besoin de ça. Mais il avait le droit de savoir. « Brûlé dans l'explosion. Mort trois jours après. » « Smith ? » « Tué par balles. » « White ? McMillan ? » « Morts tous les deux. Explosion, aussi. » Aux larmes se mêlaient à présent la colère. « Bridget ? Waters ? Donovan ? Gray ? Glenn ? Thomas ? » L'instructeur inspira. Sur le tas, la moitié des garçons étaient morts. « Laissez mon patient tranquille, maintenant. Il a besoin de repos, la visite est terminée. » L'infirmière avait déboulé. Mais Eliott ne renonça pas pour autant. « Et Williams ? Johnson ? Sullivan ? DITES LE MOI ! » Les larmes coulaient en cascade, et Eliott criait. Il devait savoir. Plus que ça, pourquoi lui ? « T'as pas besoin de ça, gamin. Remercie déjà le Seigneur d'être en vie. Tu passes soldat première classe. »

***

Les bruits émanaient de la pièce d'à côté, et la voix était craintive. « Comment il va ? » « Son état est stable. Il ne parle pas beaucoup, ne vous attendez pas à rester là-bas trois heures. Il n'a pas encore digéré la situation. Mais il s'en remet très bien. » « Merci. » La porte s'ouvrit. « Fais voir. » Eliott se pinça les lèvres. « C'est dégueulasse, arrête. » Mieux valait ne pas insister. « Comment tu te sens ? » Il ne sut comment réagir. Lui dire que c'était un désastre ? Parce que c'était un désastre. Lui mentir, lui dire que ça allait ? Non, ça se voyait pourtant comme le nez au milieu de la figure. « J'ai l'air d'aller ? » « T'as repris certaines couleurs, depuis quelques jours. » « Alors contente-toi de ça. Et laisse-moi, sors d'ici. » J'ai pas envie que tu me voies comme ça, je peux même pas me voir moi-même, comment pourrais-tu ? Dépitée, elle s'en alla.
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... à l'homme...


« De nos jours, on fait de très bonnes prothèses. Bien sûr, vous devrez faire de la rééducation, mais avec un programme adapté, au bout de quelques mois, vous marcherez tout à fait normalement. Rien ne vous distinguera d'un homme normal, il faudra être au courant qu'il vous manque une jambe pour le savoir, parce qu'on ne pourra pratiquement pas le deviner. » « Sortez de cette chambre. » La kinésithérapeute soupira. Il fallait bien souvent du temps aux victimes d'amputation pour accepter les faits. « Très bien. Je vais vous laisser réfléchir, je repasserai demain. Sachez néanmoins que vous bénéficierez également d'un suivi psychologique. » Eliott s'emporta. « JE NE SUIS PAS HANDICAPÉ, JE NE SUIS PAS UN INFIRME, NE REVENEZ PAS, JE N'AI PAS BESOIN D'UNE... Prothèse. » Certains patients avaient juste plus de mal à l'accepter. « Si, vous l'êtes, monsieur Ray, alors à moins que vous préfériez vous déplacer pour le restant de votre vie en fauteuil roulant, auquel cas il serait préférable que vous me le disiez maintenant, je repasserai demain. Matin. »

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Quand je me suis réveillé, je ne me suis posé qu'une seule question, vous savez. Pourquoi moi ? Est-ce que je méritais tout ça ? Probablement pas. Et puis, quand j'ai appris qu'ils étaient presque tous morts, je me suis posé cette même question, encore. Pourquoi moi ? Est-ce que je méritais plus qu'eux de vivre ? Probablement pas. Comment se satisfaire d'être encore en vie, quand tout ce que vous possédez n'est plus que poussière, cendres et souvenirs ? Je l'ignore. Et c'est pour cette raison, je crois, qu'on me força à consulter la psychologue de la caserne. Je ne voulais pas y aller, au début, j'essayais moi-même de me convaincre que tout allait bien. Que je n'étais pas une moitié d'homme, que je n'étais pas un assisté, que je n'avais jamais connu tous ces gens comme moi, qu'ils n'y étaient pas tous passés, parce qu'ils ne méritaient pas ça, certainement pas.
« Nom du patient ? Age ? ...Oulà, il est jeune, c'est qu'un gamin... Physiquement il va s'en remettre vite, mais psychologiquement ça doit être assez désastreux. Bon... Bah... Faites le entrer quand même, il faut bien commencer. »

Les pires moments de ma vie. Apprendre à s'assumer, malgré les infirmités. Cesser de se voir soi-même comme un poids. Tout apprendre, d'ailleurs, tout réapprendre. Repartir de zéro. Plus d'armée, j'avais démissionné, de toute façon, j'étais à présent en inaptitude. Définitif. Il fallait réapprendre à marcher. A tenir debout, tout seul. A prendre une douche, tout seul. A se déplacer d'un point A à un point B sans avoir besoin de ce foutu fauteuil. Apprendre à voir des gens, sa famille, sans cette colère au ventre, sans cette envie de hurler pour compenser un vide, un gros vide déséquilibrant. Apprendre à regarder la plaie, l'arrêt, le mot fatidique, difficile à dire, moignon. Voir la vie d'une autre façon. Réapprendre à vivre. Avec ces encouragements qui à vos oreilles ne signifient rien. Avec la pensée permanente qui vous dit que personne ne peut vous comprendre, qu'ils sont là avec leurs belles paroles, mais qu'ils ignorent tout de la souffrance.
« Alors, ça va aujourd'hui ? Au moins, tu commences à être un peu loquace. Oh, je plaisantais, pas besoin d'être aussi cassant. Bon, cette fois, tu te débrouilles, je te regarde faire. Tu seras bientôt capable de tout faire tout seul. Et puis, dis-toi que plus tu feras des efforts, plus vite tu pourras te débarrasser des béquilles. C'est bien tout ça, c'est bien... »

Et puis, sentir les problèmes se régler d'eux-mêmes. Sentir la douleur quitter peu à peu son corps, sentir la lumière au bout du tunnel, sentir l'indépendance. Le plus beau mot du monde, indépendance. Sentir tous ces mois payer. Sentir un renouveau, un printemps inattendu, inespéré. Sentir des êtres chers à vos côtés. Sentir le goût disparu des aliments, sentir la brise éteinte du vent, sentir l'eau chaude d'un bain avant glaciale, sentir le temps défiler sans en compter les secondes. Faire des sourires aux gens. Se lever, enfin, s'étirer, accepter la discussion. Accepter de tourner la page, ou au moins, faire semblant.
La grande illusion.
Les montagnes russes de la vie.
La vie n'est que montagnes.

« Très bien, Eliott, très bien. On va se quitter. Tu t'en sors bien, très bien, c'est ce que je t'avais dit depuis le début. Tu vois, finalement, il te suffisait d'un peu de bonne volonté. T'en as bavé, je suis fière de toi. Maintenant, file d'ici, j'ai plus rien à faire avec toi. Pour moi, t'es opérationnel. Bon, tu gagneras en fluidité au fil du temps, et tout deviendra beaucoup plus naturel, mais pour le coup, je peux pas y faire grand chose, ça va se régler progressivement. On a fait du bon boulot. Allez, on se serre la main ? Sans rancune. »

***

Eliott lisait. Il lisait, parce qu'il avait retrouvé ce vieux livre, et qu'il n'avait rien d'autre à faire. Il avait déjà épuisé sa maigre bibliothèque, et fini tous les jeux des quelques magazines qui traînaient ça et là. Il regarda l'horloge. Il était bien loin, l'homme de la caserne, celui qui rampait sur des dizaines de mètres, celui qui faisait des pompes parce qu'un bouton n'était pas mis ou qu'un lacet n'était pas fait. Pour tout dire, Eliott avait l'impression désagréable d'être là, comme ses grands-parents retraités, à qui il ne restait plus qu'à s'occuper sagement. Quand on sonna enfin à la porte. « C'est ton nouvel appart ? » « Ouais, ouais, c'est mon nouvel appart. Bien sûr que c'est mon nouvel appart, je t'ai pas fait rentrer chez des inconnus, c'est pas un squat. Bon, c'est pas le grand luxe non plus, mais avec la prime que j'ai touchée, c'est suffisant. Il est pas si mal, si ce n'est que la cuisine est un peu petite. J'en voulais une grande, de cuisine. » Tandis que son frère se déplaçait avec quelques petites difficultés sur ses béquilles, elle se hasarda à un sourire. Depuis le temps, quel sourire. « Et... Tu vas profiter de ta retraite incroyablement précoce de vétéran pour stagner dans ta petite cuisine ? Si tu t'ennuies à ce point, viens la faire à la maison, papa cuisine toujours aussi mal. » Eliott aussi tenta le sourire, en faisant face à sa sœur. Oh, diable, comment pouvait-elle accepter de manger aussi mal ? « Hé bien figure-toi que je ne compte pas rester ici toute la journée. Je crois que je vais reprendre l'école de commerce, tu sais. Je l'ai jamais terminée, en fin de compte. Tu vas devoir te contenter de manger salement encore un bout de temps. Mais n'hésite pas à venir ici. » Elle fronça les sourcils. Cette perspective ne lui plaisait pas beaucoup. Celle de l'école, s'entend. « C'est pas un peu tôt pour toi ? » « Tu sais, je m'ennuie, depuis quelques temps. Quoi, tu penses que je suis capable de manger, dormir, et regarder la télé toute la journée ? Nan... Et puis, je sais très bien ce que tu vas me répondre si je te dis que je m'ennuie. » La jeune fille se décontracta, puis baissa la tête, souriante. Il la connaissait bien, dans le fond. Et puis, cette conversation, ils l'avaient déjà eue. Quand bien même les circonstances avaient été différentes. « Fais-moi un café. » « Noir ? » « Noir. »
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... au connard...


« Wotton, vous me faites un rapport complet. Demain, huit heures, sur mon bureau, ce qui vous laisse donc... » Il jeta un œil à sa montre. « Précisément douze heures et trente-trois minutes. » Il regarda la dénommée Wotton droit dans les yeux. Puis, il eut ce sourire détestable, ce grand sourire. « Bon courage. » Ensuite, il appuya sur l'interphone qui était posé bien sagement sur son grand bureau d’acajou. « Jacqueline, ou Barbara, peu importe votre nom, vous m'annulez mon rendez-vous de demain treize heures. J'ai rien à foutre avec des sociétés qui veulent nous proposer leurs conneries, on fonctionne très bien tout seuls. Je dois aller chez l'agent immobilier, ça tombe mal, comprenez. Ou plutôt, faites leur voir Wotton, ça va les dissuader. » Il eut cet air de contentement sur le visage. Décider, prendre les initiatives, commander, ça faisait du bien, beaucoup de bien. L'ascension, c'était génial. Le pouvoir, merveilleux. Il posa ses pieds sur son bureau et croisa les jambes, basculant sur son siège. Ici, tout était cuir, bois de luxe, costumes griffés, tout sentait l'argent pour le commun des mortels à des kilomètres à la ronde dans ces bureaux à la vue panoramique, dans ces buildings d'acier.
Et cela, ça s'appelait l'ascension sociale.

Il était fini, le temps des galères. Le passé militaire, il était loin derrière, comme une autre vie, à des années lumières. Le business, c'était le présent. Le combat, c'était fini, définitivement fini. Maintenant, c'était lui au sommet, ou presque. C'était lui qui fournissait Redstone, et bien d'autres bases militaires, en plus des particuliers. Des simples fusils d'assaut aux tanks blindés, en passant par les gilets par-balles, ils faisaient de tout. Surtout du chiffre, en fin de compte, quand on avait une position aussi enviable que celle d'Eliott.
Parce que l'école de commerce, c'était fini depuis bien longtemps. Et, quel business connaissait-il mieux que celui de l'armement ?
Alors, il avait d'abord été le stagiaire, le sous-fifre, celui qui servait les cafés aux dirigeants, celui qui s'occupait des photocopies et des rapports ennuyeux. Celui qui avait des fois le rôle du pot de fleurs. Puis, au fur et à mesure des départs, on lui avait fait gravir les échelons, lorsqu'on avait remarqué qu'il était particulièrement motivé, et compétant. On le récompensait.

Directeur des ventes. Directeur. Quel joli mot. Gratitude. Reconnaissance.

***

Eliott soupira. Son téléphone professionnel sonna encore. Même en soirée, on trouvait encore le moyen de le déranger, et ce, même quand il profitait tranquillement d'un repas chez lui. C'était l'une des contraintes de sa position, et il faisait avec. Résigné, il décrocha. « Ray, j'écoute. J'espère que c'est important si vous ne tenez pas à rétrograder. Oui, je vois. Et... D'accord. Bon, écoutez, Piper, ça, c'est pas mon problème. S'ils veulent une signature, faites-les attendre, vous vous rendez compte de la quantité de boulot que j'ai, ou ça vous passe au dessus de la tête ? Maintenant, démerdez-vous. Et si je reçois une plainte, je ne chercherai pas à comprendre, vous serez responsable. » Il raccrocha. Puis, il sourit à sa sœur. « Excuse-moi, le boulot. » Celle-ci eut une mine révoltée. « Non mais t'as vu la façon dont tu as parlé à cette fille ? T'es un dictateur, ou quoi ? » Eliott leva les yeux au ciel. « Ecoute, faut bien que je me fasse entendre. Tu sais, je vends des choses à des gens un peu... Bourrus, et si je montre le moindre signe de faiblesse, je ferai pas long feu. J'ai pas le choix, je dois m'imposer. Il faut savoir être dur quand on dirige. C'est... Une contrainte. » Elle le dévisagea, et plissa les lèvres. Cela ne lui plaisait pas beaucoup, cette attitude odieuse qu'il avait avec ses collègues. Mais il n'avait pas tout à fait tord non plus. Puis, son instinct de journaliste reprit le dessus, et son visage s'illumina de curiosité. « Dis-voir, tu pourrais me donner le numéro de ton portable de boulot ? » « C'est hors de question. » Elle fronça les sourcils, et eut sur le visage cet air de l'enfant à qui on refuse quelque chose qu'il désire intensément. « Mais pourquoi ? » Eliott sourit. Elle le savait aussi bien que lui. « Parce que t'es tellement obsédée avec tes idées de conspiration, de zone 51, de complot et de martiens que tu ne vas pas arrêter de me harceler, t'es tordue, tu le sais ! » Elle fit la moue. Bon, son enquête n'avançait pas trop, et ce n'était certainement pas son secret de frère imbuvable au travail qui allait l'aider. « T'es un connard, quand même. Tu devrais être plus conciliant avec tout le monde, moi y compris ! »

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... au blessé.


« Toujours ces souvenirs et ces rêves ? » « Ouais. » La psychologue d'Eliott fronça les sourcils. C'était nouveau, ça, encore des problèmes, toujours des problèmes. Il était souvent difficile pour les anciens combattants de se remettre de certaines épreuves, mais cela faisait trop longtemps que son patient ressassait tout cela. Il n'était pas rentré du front l'année dernière, loin de là. Il avait tout l'air d'être bien plus fragile qu'il ne s'efforçait d'y paraître. A moins qu'il ne se soit passé quelque chose. De sa chaise, elle toisa l'homme allongé sur le canapé. « Cela fait plus de dix ans, Eliott. C'est énorme. Pendant un moment, vous alliez beaucoup mieux. Dites-moi ce qui s'est passé. » Eliott prit une grande inspiration. Elle savait toujours où se situaient les problèmes, du moins, les siens. Depuis le temps qu'elle s'occupait de lui, cela semblait normal, elle lisait en lui comme dans un livre. « Depuis quelques temps, je suis de nouveau amené à traiter avec l'armée. Et... Je vois tous ces gamins, enfin je me vois moi-même à leur place. A leur âge. J'étais pareil, j'étais comme eux, j'étais un des leurs. Et puis je me dis... Ils n'ont aucune idée de ce qui les attends. Pas tous, mais... Et moi, je suis en haut, et je leur vends des armes. Les leurs, celles qu'ils portent. » Ce patient, elle le connaissait depuis son retour du front, donc très longtemps. Malgré tout, elle ne pouvait s'empêcher d'avoir toujours cette sympathie pour lui. Il était complexe, et très souvent perdu dans ce qu'il faisait. Il fallait sans cesse le guider. Et puis, attachant. Il y avait ce quelque chose en lui, sa façon de parler, elle n'en savait rien, peut-être lui faisait-il penser à son fils, peut-être était-ce parce qu'elle l'avait presque vu grandir, ou peut-être était-ce simplement l'habitude, la durée, comme un vieil ami. Et pourtant, ils se vouvoyaient toujours. Ils avaient gardé cette habitude, ce respect mutuel. « Comment vous vous sentez vis-à-vis de ça ? » Eliott fixa le plafond, allongé, comme souvent, lorsqu'il réfléchissait à la meilleure réponse à donner, comme quand il ne savait pas trop quoi répondre à une question. « J'en sais rien. J'ai pas envie de quitter ce travail parce que... J'ai pas envie ni de me justifier, et j'ai eu du mal à en arriver là, ni recommencer à zéro quelque part. Des fois, je suis même content de moi. Mais... J'en sais rien. »

La voix s'était faite lointaine, comme un écho. « Je peux vous prescrire des anti-dépresseurs si vous le souhaitez. »

***

La lumière au dessus du miroir grésillait. Un vieux néon qui méritait d'être changé, en somme. Partout, les cartons dans le petit appartement témoignaient d'un déménagement prochain. Et la lumière s'éteignait, parfois, jamais complètement, et on voyait la tension fluctuer suivant son bon gré. L'atmosphère était particulière. Froide. Glauque. Des faibles tâches de lumière sur le carrelage. Un peu comme un film d'horreur, et dans cette salle de bains, il n'aurait surprit personne de voir des marques de sang le long des murs. Seulement, il n'en était rien. Il n'y avait qu'un homme, un peu seul, un peu trop seul.
Assis sur le rebord de la baignoire, Eliott fit rouler une boîte de médicaments entre ses doigts. Il fixait la boîte en question. Il n'avait pas besoin d'anti-dépresseurs, lui. Il voulait juste oublier, tout oublier, naître à nouveau si cela avait été possible.

Il fallait affronter la vie telle qu'elle était. Il était inutile de se persuader que les choses allaient bien lorsque ce n'était pas le cas. Il fallait faire face aux problèmes, comme un soldat au front, et ne pas se reposer sur des pilules. Il fallait du courage, il ne fallait pas se droguer. Il fallait affronter la vie, seul ou entouré, et le faire dignement.

Il se leva, et s'approcha du lavabo. Il ouvrit la boîte. Puis, lentement, il déversa son contenu dans le tuyau. Il regarda les petits cachets blancs tomber, puis disparaître. « Bye. »



Dernière édition par Eliott Allen Ray le Lun 5 Aoû - 18:19, édité 28 fois
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MessageSujet: Re: this is your heart, and you should never let it rule your head. † EAR   this is your heart, and you should never let it rule your head. † EAR EmptySam 27 Juil - 14:26

omfg je meurs andrew scott. omagadbril bril les zieux
bienvenuuuuue. rhaaaa omfg
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MessageSujet: Re: this is your heart, and you should never let it rule your head. † EAR   this is your heart, and you should never let it rule your head. † EAR EmptySam 27 Juil - 14:43

Très bon choix d'avatar !
Bienvenue sur BP this is your heart, and you should never let it rule your head. † EAR 2145037518 
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MessageSujet: Re: this is your heart, and you should never let it rule your head. † EAR   this is your heart, and you should never let it rule your head. † EAR EmptySam 27 Juil - 15:48

ANDREW SCOTT. BONDIEU ANDREW SCOTT omagad  *défaille* choix énormissime d'avatar, y'a pas à dire zieux qui brillent (et je m'arrêterai là avant de trop fangirliser parce que voilà quoi this is your heart, and you should never let it rule your head. † EAR 2145037518 ) bref bienvenue dans nos rangs ! Eliott c'est tellement parfait comme prénom zieux qui brillent 
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MessageSujet: Re: this is your heart, and you should never let it rule your head. † EAR   this is your heart, and you should never let it rule your head. † EAR EmptySam 27 Juil - 15:50

OMG. RADIOACTIVE FISH GENRE PHILEAS ORWELL ? rhaaaa omfg omagad bril bril les zieux zieux qui brillent mia cara la la la 
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MessageSujet: Re: this is your heart, and you should never let it rule your head. † EAR   this is your heart, and you should never let it rule your head. † EAR EmptySam 27 Juil - 15:56

Bienvenue sur BP I love you 
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MessageSujet: Re: this is your heart, and you should never let it rule your head. † EAR   this is your heart, and you should never let it rule your head. † EAR EmptySam 27 Juil - 15:58

Welcome! this is your heart, and you should never let it rule your head. † EAR 1128288640 
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MessageSujet: Re: this is your heart, and you should never let it rule your head. † EAR   this is your heart, and you should never let it rule your head. † EAR EmptySam 27 Juil - 16:01

Merci merci tout le monde, vous êtes genre adorables. I love you
(je dirai rien sur vos avatars maaais... rhaaaa omfg )

RUTLEDGE ASYLUM GENRE TIMAEL ANGELLIER ? rhaaaa omfg bril bril les zieux zieux qui brillent free hugs everyone! 
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MessageSujet: Re: this is your heart, and you should never let it rule your head. † EAR   this is your heart, and you should never let it rule your head. † EAR EmptySam 27 Juil - 16:04

AAAAAAH OUUUUUI. this is your heart, and you should never let it rule your head. † EAR 2145037518 rhaaaa omfg bril bril les zieux omagad in da woods 
MON DIEU MAIS TOI ICI. MAIS MAGAD. MAIS JE VEUX UN LIEN DE FOU AVEC TOI. OMG JE SUIS TROP CONTENTE DE TE REVOIR. amen god/godess rhaaaa omfg zieux qui brillent mia cara la la la i set fireeee to the omagad 
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MessageSujet: Re: this is your heart, and you should never let it rule your head. † EAR   this is your heart, and you should never let it rule your head. † EAR EmptySam 27 Juil - 16:09

OH TU M’ÉTONNES 8DD
Mais nom de dieu, en plus avec Raph, c'est obligé, nous faut un lien de fou ! Et au fait, t'as pas le choix. Cool 

Mais bon sang ce que je suis contente de te voir aussi, y'a intérêt qu'on rpotte ensemble toi et moi omagad bril bril les zieux I love you 
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MessageSujet: Re: this is your heart, and you should never let it rule your head. † EAR   this is your heart, and you should never let it rule your head. † EAR EmptySam 27 Juil - 16:11

GRAVE MA POULE. Cool cryiiinggg Un lien, un rp, touuut ce que tu veux, histoire de se rappeler le bon vieux temps. this is your heart, and you should never let it rule your head. † EAR 2145037518 - okay je parle comme une vieille. omagad this is your heart, and you should never let it rule your head. † EAR 1826528627 Hâte de te lire en tout cas ! rhaaaa omfg 
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MessageSujet: Re: this is your heart, and you should never let it rule your head. † EAR   this is your heart, and you should never let it rule your head. † EAR EmptySam 27 Juil - 16:20

Oui, toute façon, de toi je veux tout. you should be dancin 
Et quel personnage tu nous as fais encore omagad (j'suis jalouse de tes persos, laisse tomber ! Arrow)
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MessageSujet: Re: this is your heart, and you should never let it rule your head. † EAR   this is your heart, and you should never let it rule your head. † EAR EmptySam 27 Juil - 16:24

ANDREW SCOTT. QUEL HOMME. MON HOMME. (Je suis pas validée, je sais) Mais fallait que je laisse ma trace. Excellent choix, j'ai hâte de voir ce que tu vas en faire et réserve-moi un lien. this is your heart, and you should never let it rule your head. † EAR 2145037518
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MessageSujet: Re: this is your heart, and you should never let it rule your head. † EAR   this is your heart, and you should never let it rule your head. † EAR EmptySam 27 Juil - 16:27

Excellent choix d'avatar. omagad
Bienvenue ! I love you
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MessageSujet: Re: this is your heart, and you should never let it rule your head. † EAR   this is your heart, and you should never let it rule your head. † EAR EmptySam 27 Juil - 16:41

Merci beaucoup les filles. zieux qui brillent 

Jackie, on s'entendra pas si tu l'appropries par contre ! Mais je te réserve un lien sans soucis. Cool
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MessageSujet: Re: this is your heart, and you should never let it rule your head. † EAR   this is your heart, and you should never let it rule your head. † EAR EmptySam 27 Juil - 16:46

Je ne me l'approprie pas, il m'a supplié de l'adopter. this is your heart, and you should never let it rule your head. † EAR 2145037518
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MessageSujet: Re: this is your heart, and you should never let it rule your head. † EAR   this is your heart, and you should never let it rule your head. † EAR EmptySam 27 Juil - 16:58

comme on te l'a dit plus tôt, excellent choix d'avatar rhaaaa omfg

bienvenue à toi eliott allen I love you
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MessageSujet: Re: this is your heart, and you should never let it rule your head. † EAR   this is your heart, and you should never let it rule your head. † EAR EmptySam 27 Juil - 17:00

j'aime, j'aime, j'aime. rhaaaa omfg omagad 
J'ai lu la petite description que tu avais posté dans la partie invité et je suis totalement fan du personnage, franchement, j'ai hâte de lire ta fiche, bon courage et puis bienvenue aussi. bril bril les zieux 
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MessageSujet: Re: this is your heart, and you should never let it rule your head. † EAR   this is your heart, and you should never let it rule your head. † EAR EmptySam 27 Juil - 17:06

Bienvenue sur le fo' ! :)
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MessageSujet: Re: this is your heart, and you should never let it rule your head. † EAR   this is your heart, and you should never let it rule your head. † EAR EmptySam 27 Juil - 17:09

Merci beaucoup, vraiment, c'est touchant. zieux qui brillent 
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MessageSujet: Re: this is your heart, and you should never let it rule your head. † EAR   this is your heart, and you should never let it rule your head. † EAR EmptySam 27 Juil - 20:45

Bienvenue et bon courage pour ton histoire Very Happy
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MessageSujet: Re: this is your heart, and you should never let it rule your head. † EAR   this is your heart, and you should never let it rule your head. † EAR EmptyDim 28 Juil - 2:41

Enorme ce personnage !!!! mia cara la la la 

Bienvenue mon cher !
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MessageSujet: Re: this is your heart, and you should never let it rule your head. † EAR   this is your heart, and you should never let it rule your head. † EAR EmptyDim 28 Juil - 8:36

(ici amelia green face)

comme on te l'a dit un million de fois, excellent choix d'avatar rhaaaa omfg omagad
on te fait tous des bébés en fait niark niark niark 
bienvenue officiellement alors! et bonne chance pour ta fiche I love you
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MessageSujet: Re: this is your heart, and you should never let it rule your head. † EAR   this is your heart, and you should never let it rule your head. † EAR EmptyDim 28 Juil - 10:06

Merci beaucoup, j'ai rarement été aussi bien accueillie. niark niark niark 

Moi aussi je vous fais des bébés à tous. bril bril les zieux
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MessageSujet: Re: this is your heart, and you should never let it rule your head. † EAR   this is your heart, and you should never let it rule your head. † EAR Empty

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