NOM(S) : Rippert. Elle porte son nom de jeune fille puisqu'elle n'a jamais souhaité porter le nom de son époux. PRÉNOM(S) : Jana, un prénom allemand que certains américains ont toujours du mal à prononcer. AGE : trente deux ans.LIEU DE NAISSANCE : hambourg. allemagne. ORIENTATION SEXUELLE : hétérosexuelle même s'il y a bien eu quelques essais avec une camarade de chambre lors de l'université SITUATION AMOUREUSE : veuve. elle a perdu son époux suite à un cancer il y a maintenant cinq ans. SITUATION FINANCIÈRE : plutôt confortable. MÉTIER/ÉTUDES : Instructeur dans l'armée. Elle a également servi comme responsable des télécommunications avant de choisir de rester à la base pour soigner son époux. SI MILITAIRE, GRADE : Sergent instructeur. GROUPE : Teaching war. AVATAR : jessica chastain CRÉDITS : tumblr. [/i]

« Ne me laisse pas s’il te plait. Ne pars pas. Pas maintenant. Je t’en prie. » Elle était assise à côté de son époux, dans cet hôpital froid. Elle lui serra la main, elle enfonçait presque ses ongles dans la paume de sa main. Elle lui serrait encore et encore la main alors que les paupières de William se fermaient définitivement. Elle avait recueilli son dernier soupir. Elle l’avait recueilli mais elle avait le sentiment que ce n’était pas fini. Voilà deux ans et demi qu’ils se battaient contre ce cancer. Elle avait quitté le métier de terrain, elle était rentrée à la base et était devenue instructeur sur la base. Elle avait ralenti la cadence de ses horaires. Elle avait cessé de sourire, de manger presque … pour lutter à ses côtés mais la maladie avait vaincu. Elle lui avait enlevé son époux. C’était elle qui risquait sa vie sur le terrain et c’est son époux qui partait le premier. Une larme roula sur sa joue alors qu’elle enfouissait son visage dans le creux de son cou. Ce n’était plus le parfum de son époux mais celui des médicaments, du désinfectant, de l’hôpital. Elle essayait de trouver un peu de chaleur dans le creux de son cou mais elle ne sentait que les os et cette odeur d’hôpital. William n’était plus là. Il avait disparu depuis quelques jours maintenant ; il lui avait dit d’abandonner, de le tuer même … tant il souffrait, tant il se sentait autre. Jana resta prostrée contre son mari durant des heures et il fallut pas moins de trois infirmières et un médecin pour les séparer. Elle ne parvenait pas à le quitter, à le laisser là … pour mort. Mais on ne lutte pas contre la mort, et en tant que militaire, elle le savait.
Les condoléances passées, elle se retrouvait seule dans cette maison sur la base. Seule. Elle devait trier ses affaires, les mettre dans des cartons, les envoyer soit à la mère de William soit à des offres de charité (en bonne chrétienne). La vie continue et il fallait qu’elle fasse avec ce manque…


Elle s’empare de la boite de médicaments, s’en enfile les comprimés, les avale difficilement, grimace. Prozac génération. L’armée doit avoir des actions vu comment elle carbure à ces vitamines miraculeuses. Lorsqu’elle lève la tête pour faire face à son reflet, elle a envie de vomir. Ses cheveux sont ternes, sales. Ses yeux sont petits et enfoncés dans ses orbites, sous des cernes presque trop violettes. Ses joues sont creusées à force de sauter des repas. Elle ne se reconnait plus après trois mois sans son époux. Pourtant, elle parvient à cacher tout cela à la Base, à ses voisins, à ses amis. Elle enfile plusieurs couches de vêtements, sourit, se maquille et devient la mégère que nous connaissons aujourd’hui. Elle se dégoute pourtant et baisse finalement les yeux vers le lavabo.
Le bain vient de couler. Elle passe ses jambes interminables par-dessus la baignoire pour s’y engouffrer. Jana a longtemps réfléchi à la manière dont elle mettrait fin à ses jours si elle devait le faire. Pendaison. Veines coupées. Elle avait opté pour de nombreux médicaments mêlés à de l’alcool. Apparemment, elle allait ralentir les battements de son cœur … puis s’évanouir. Le bain finirait le travail. Elle se noierait. Buvant une nouvelle rasade de vodka, elle grimaça avant de sentir ses paupières s’alourdir. Sa vision se brouilla. Elle ne parvenait même plus à discerner ses orteils. Elle se laissa alors couler dans son bain. L’eau montait jusqu’à ses lobes d’oreille, son menton, son nez, ses yeux. Elle les ferma et se laissa porter. Elle allait enfin le rejoindre.

Lorsqu’elle ouvre les yeux, c’est suite à plusieurs claques en plein visage. Elle est là étendue sur le carrelage de sa salle de bain face à lui. Un ami et collègue de longue date. Il la secoue alors qu’elle émerge peu à peu. « Je t’emmène à l’hôpital Jana. » Il l’enroule dans une serviette éponge. « Reste avec moi, d’accord. Tout va bien se passer. » Elle tremble, elle a des hauts de cœur. Il lui caresse les cheveux alors qu’il la conduit dans un hôpital … autre que celui de la base. Les choses doivent être faites dans le calme, le plus grand secret comme toujours lorsqu’il s’agit de TS. Elle lui serre le poignet : « Laisse moi … » murmure-t-elle alors qu’il grimace à l’idée de perdre une amie.


Après un suivi chez le psychologue, un traitement davantage efficace et une surveillance amicale, la voilà en treillis cinq ans après la mort de son époux. Sergent instructeur. Elle a repris des couleurs, des formes et semble avoir également suffisamment d’énergie pour apprendre les règles d’art de la télécommunication à ses futurs soldats.

La vie continue, parait-il.