You're a spineless, pale pathetic lot and you haven't got a clue. Somehow I'll make a man
out of you.

Extrait du témoignage de l'accusé:

« Le verdict du jury est... Non-coupable ». Je sentis la main de Richard Panes sur mon épaule, il la tapait de façon affectueuse, célébrant la victoire. C'était le type que Mary-Margaret avait envoyé aux États-Unis pour me défendre. Il était assez âgé, très expérimenté dans le domaine du droit militaire. Elle avait été d'une grande aide, Maggie. Ça avait été difficile de lui expliquer toute l'histoire depuis le téléphone de la prison militaire dans laquelle j'avais été détenu en attendant que les accusations tombent. Elle n'avait toutefois pas hésité à accepter de m'aider. Elle ne m'avait pas demandé des preuves de mon innoncence, elle avait tout de suite pris pour acquis que je n'étais pas coupable des horreurs dont on m'accusait.

J'étais sonné par le verdict, je n'y croyais pas. La poursuite avait été tellement douée pour montrer comment j'avais le profil parfait d'un terroriste. Rusé, pas marié, doué en sciences. Plus encore, ma mère était palestinienne, et l'attentat s'était produit à Israël. Je parlais couramment l'arabe. J'avais déjà pratiqué la religion musulmane, même si je n'étais pas croyant. Mon deuxième prénom était d'origine arabe.  Les médias s'était arraché mon histoire, digne d'un film d'action à gros budget. Un fils de diplomate américain devenu terroriste pro-palestinien, ça ne s'invente pas une histoire comme ça. J'avais fait la une de tous les grands journaux du monde.

Le mentor de Maggie avait basé ma défense sur la faiblesse des preuves présentés par le procureur. « Innocent, jusqu'à preuve du contraire » me répétait-il sans cesse depuis des mois. Ils n'avaient pas d'empreintes, pas de photos, pas de témoignages contre moi. Seulement une présomption basé sur des fabulations racistes et une confession que j'avais signé malgré moi, en prison, après qu'ils m'aient torturé pendant des jours. Mon avocat réussit rapidement à prouver qu'elle ne valait rien, étant donné qu'ils avaient tellement rué mon visage de coups que je n'étais plus en mesure de lire ce qu'ils me demandaient de parapher.

J'étais innocent, je recouvrais enfin ma liberté, ma dignité. On cesserait de me pointer du doigt et de me crier des horreurs en me voyant. Pourtant, je n'arrivais pas à être complètement soulagé. Parce que, même si j'avais juré de ne dire que la vérité, il y avait un détail que je n'avais pas mentionné. Ni au jury, ni à mon avocat, ni à Mary, ni à personne. Je n'avais dit à personne que l'homme qui m'avait kidnappé, ce jour-là, c'était Jamil. Je l'avais tout de suite reconnu, malgré qu'il avait subit un changement radical en huit ans. Et apparemment, ce n'était pas que physiquement. Il avait rejoint les troupes d'un groupe terroriste. Il a tenté de me recruter, m'a servi des arguments comme « c'est ta chance de te rattrapper, pour tous les innoncents que ton pays t'a forcé à tuer ». J'aurais pu le dénoncer, dès le premier interrogatoire. Ça aurait fait de moi un héro national, l'homme valeureux qui a aidé son pays à arrêter les membres d'un des groupes de rebelles les plus recherchés sur la planète. Mais je n'ai rien dit.