lui - un bourreau de travail, rien que ça ! quand il aime faire quelque chose, il y met tout son cœur et les résultats sont toujours là. vous savez, iggy, c'est un type intelligent, perspicace, qui sait rester à sa place, mais qui ne manque pas de cran quand il le faut vraiment. c'est un petit génie, ouais, astucieux, malin, logique, blah blah blah. iggy c'est à peu près tout ce que vous voulez, mais c'est pas un salaud. il a juste pas confiance en lui en fait, mais il est plein de bonne volonté, donc on lui pardonne.

elle - iggy ? un amour. un des rares mecs bien de cette planète je crois. il est très doux, bourré de bonnes intentions, complètement désintéressé. le genre de garçon un peu rêveur tolérant, patient et compatissant qui fera son maximum pour déceler du bon en chacun de nous. oh, bien sûr, il a l'air un peu renfermé comme ça, on le met facilement mal à l'aise et si quelque chose ne lui convient pas, il pourra se montrer très froid, mais, une fois qu'on le connait un peu mieux, on découvre un grand gamin optimiste doté d'un certain sens de l'humour, un peu à ses dépends d'ailleurs. il est tellement maladroit le pauvre ! rares sont ceux qui ne l'aiment pas je crois.

⊱ i was meant to be a warrior
iggy se cache derrière des lunettes presque plus grosses que lui. s'il paraît confiant lorsqu'elles sont sur son nez, sans elles, il redevient le gosse peu sûr de lui qu'il était il n'y a pas si longtemps. ce qui est tout à fait stupide, il le reconnaît ✈ il aime beaucoup lire et là où certains cachent des revues pornographiques, lui, dissimule des romans français du XIXè siècle ✈ en cas de gêne, de nervosité ou d'une demande d'effort intellectuel trop conséquent, il se masse la nuque ou se ronge les ongles - et le vernis amer complètement dégoûtant ne lui fait absolument aucun effet. bon par contre, il serait embêté si quelqu'un venait à apprendre que, parfois, il en met - ✈ il n'a pas une alimentation très équilibrée et, le matin, préfère un petit-déjeuner bacon-soda plutôt qu'un traditionnel café-croissant ✈ curieux, tout l'intéresse et il aime en apprendre chaque jour davantage, c'est pourquoi, quand il ne passe pas son temps sur son pc à travailler, il passe son temps... sur son pc à surfer ✈ son idole est alan turning ✈ il n'est ni sportif, ni artiste, en revanche, il chante admirablement bien, mais préfère garder ses crises de chant aiguës secrètes, histoire de ne pas totalement démolir sa maigre réputation ✈ il est ambidextre, autrement dit - et selon ses dires -, aussi maladroit de la main droite que de la gauche ✈ il ne fait plus d'asthme, mais dans le doute, garde toujours à portée de main un inhalateur ✈ il a facilement le vertige

Le souffle commençait déjà à lui manquer, tandis que sa respiration sifflante tentait de s'adapter, en vain, à son rythme effréné. Jamais il ne courait aussi vite que dans ces situations, ô combien régulières. Malheureusement, le jeune Iggy n'était pas très sportif. Fin, léger, bien fait, certes, mais peu endurant et des mollets trop peu musclés pour tenir la distance. Il faisait son maximum pourtant, alternant de petits pas rapides avec de grandes enjambées plus lentes, bousculant le moindre obstacle qui se dressait sur son passage avec une force qu'il ne se connaissait pas, au risque parfois de se faire insulter ou bousculer en retour. Rien à faire pourtant, il ne parvenait pas à rattraper ce large dos qui s'éloignait chaque seconde un peu plus. Au détour d'un couloir, il s'arrêta net et laissa son épaule heurter un casier, haletant et essoufflé, courbé en deux, les mains appuyées sur ses cuisses, happant l'air avec avidité. Le jeune homme avait également cessé de courir et était revenu sur ses pas, triomphant, sourire aux lèvres et cheveux en bataille. "Alors, Jay'me bien m'faire prendre par derrière, tu abandonnes?" Ce fut entre deux quintes de toux qu'Iggy trouva la force - physique et mentale d'ailleurs - de répondre à son bourreau. "Arrête Kurt, ce n'est vraiment pas drôle, rends-les moi!" Kurt se mit à rire. Un rire gras, de ceux que l'on entend parfois, dans nos pires cauchemars. Ceux-là même qui semblent vous narguer : tu veux te réveiller ? Bah ce n'est pas pour tout de suite, ah ah ! "Supplie-moi, embrasse mes pieds et je ferai peut-être un effort!" Il leva son pied à hauteur du visage de l'adolescent, lui écrasant presque sa répugnante semelle dans le visage. Un attroupement d'élèves commençait déjà à se former autour d'eux, alors que le pauvre petit intellectuel tentait vainement de reprendre une respiration régulière. Il tâta sa poche à la recherche de son inhalateur, mais fut interrompu par la brute qui le saisit par le col, le forçant ainsi à se redresser et à le fixer. Il reprit, lui crachant ses paroles à la figure. "Alors ? J'attends." Iggy gonfla ses joues rosées, comme un hamster, manifestant ainsi sa colère, et fronça les sourcils, dans une mimique qu'il voulait intimidante, mais qui fit sourire son adversaire du jour. "Va chier, c'est clair? - Ouh, mais c'est qu'il s'énerve le petit Helhs!" Kurt le poussa violemment en arrière et le pauvre gamin heurta de plein fouet les casiers, avant de glisser le long de ceux-ci, tombant ainsi au sol, les fesses les premières. Kurt laissa tomber à ses pieds les lunettes qu'il lui avait dérobées et écrasa son gros pied sur les verres, qui se brisèrent dans un bruit sec. "Oups." Et il s'éloigna, sans rien ajouter de plus, les mains bien enfoncées dans les poches de son blouson, comme si rien de tout ceci ne c'était passé, laissant sa victime seule, au milieu d'une foule indifférente qui commençait déjà à se disperser. Iggy faisait de gros efforts pour ne pas manifester trop de peine. Ils n'attendaient que ça, tous. Le spectacle était toujours plus appréciable quand le faible éclatait en sanglot. Il put enfin porter son inhalateur à ses lèvres entrouvertes et trouva dans ce geste le courage qu'il lui manquait pour commencer à ramasser les morceaux brisés - la troisième paire, en moins de deux semaines -. "Ça va?" Il ne releva pas le visage. "Iggy, ça va? - Pardon?" Il sursauta, sortant de ses rêveries et prenant conscience que c'était bien à lui que l'on s'adressait. La demoiselle sourit et se pencha vers lui pour l'aider, mais arrêta net son geste quand elle le vit esquisser un mouvement de recul, sans doute dû à une grande timidité. "Allô la lune, ici la terre ! Je te demande s'il ne t'a pas fait mal." Le jeune homme se passa une main nerveuse dans les cheveux, serra de l'autre la monture et le verre brisé, et bondit sur ses pieds. "Ça va, je vais bien. Merci." Merci pour quoi au juste ? Ne pas être intervenu ? Il ne lui adressa pas un regard et s'empressa de la contourner pour fuir le plus loin possible de ce couloir. Ce n'est que quelques heures plus tard qu'il se rendit compte qu'il ne lui avait même pas demandé son prénom, alors qu'elle semblait si bien le connaître.