Les troupes terroristes ont saccagé Mosul cette nuit. La population est terrorisée, les dégâts sont importants comme vous pouvez le voir derrière moi. Impossible de vous donner le nombre de vict... Un bruit énorme, une secousse. « putain de merde !! » Neela plonge à terre pour se couvrir. Le cameraman abandonne sa caméra pour suivre la journaliste. On leur avait dit que l'ennemis avait battu en retraite. Erreur. Terrible erreur. L'esprit de Neela ne cesse de s'interroger, que faire, ou aller ? Une chose est sure, ils sont au centre d'une zone de combat. Leurs vies sont en péril. Jetant un coup d'œil à son partenaire, elle le voit se relever. « Reste à terre, pitié, ne fait pas l'idiot. » Chuchota t-elle, assez fermement. L'information à tout prix oui, mais pas au péril de leurs vies. Non, s'ils voulaient continuer à informer l'Amérique, ils devaient rester prudents, téméraires oui, mais prudents tout de même. S'il dévoile leur position, ils seront capturés, torturés et tués. Pas la peine d'augmenter le risque que cela arrive. « Neela, on doit filmer, c'est les images de toute une carrière ! »  Bien sure, c'était le reportage de leur vie, ils pourraient faire carrières grâce à ses images. Mais lui faire prendre se risque, elle ne pouvait pas. Neela pourrait risquer sa vie, c'est une véritable tête brulée. Mais, à cet instant, il ne s'agit pas seulement d'elle, mais d'eux, de lui. « Si tu es tué en tournant ses images, ta carrière ne s'envolera jamais, écoute moi. Reste là. Le temps que ça se calme. » Une autre secousse, se couvrir la tête, rester à terre. Le bruit puis le silence et cette horrible douleur. Le sang. « Neela, ça va ? Tu es blessée, il faut qu'on trouve un médecin. » Elle lui fait signe de se calmer, trouver un médecin ici, maintenant, c'était comme chercher dieu dans un cimetière. Impossible. Elle déchire un morceau de sa chemise et se fait un Garreau pour stopper l'hémorragie. Elle refuse son aide, ça ira très bien. Elle peut le faire seule. Fierté mal placée. Rester là n'est plus possible, il faut fuir, elle s'appuie sur son coéquipier pour marcher. La douleur est vive, mais elle passe outre. Elle oublie, la peur lui fait oublier. L'inquiétude la gagne, plus encore quand ils se retrouvent face aux troupes ennemies. Faire demi-tour, rebrousser chemin, impossible. Ce jour là, l'équipe de reportage est faite prisonnière. Prise d'otage. Ils sont américains et ça l'ennemi ne doit pas le savoir. Alors, pour duper l'adversaire Neela ne parle plus qu'Espagnol. Les jours se font longs, les heures interminables. Sa blessure la fait souffrir. Elle essaie de ne pas y penser, de ne pas réfléchir à la suite. Son coéquipier ne parle plus, tétanisé part la peur. Le danger était là, elle le savait. Ils auraient du être plus prudents. C'est finalement après six jours de captivité que l'équipe est libérée des mains de ses ravisseurs, part une unité de l'armée de terre Américaine. Remercier le ciel, remercier l'Amérique pour ce miracle. Neela est mal en point, sa blessure ne cesse de l'affaiblir. Elle est rapatriée d'urgence à Huntsville ou elle est hospitalisée plusieurs jours pour qu'elle puisse se rétablir. Ses collègues viennent lui rendre visite, lui conseille de prendre des vacances, mais notre tête brulée ne pense déjà qu'à une chose, repartir. Ses reportages c'est sa vie, elle est naît pour ça.

Le silence, puis un cri. « Au secoooours. » Le souffle coupé, Neela rallume la lumière. Chaque nuit, chaque fois qu'elle s'endors, c'est le même pas de danse. Les images de là-bas, ces images d'horreurs qui viennent la hanter. Dormir lui est devenue compliqué. La jeune femme refuse d'admettre qu'elle est traumatisé part ce qu'elle a vécu là-bas, mais la réalité est là, chaque nuit. Mais trop fière elle ne l'avouera jamais. Elle se lève de son lit, un vieux tee-shirt trop long et une culotte comme seuls vêtements, elle sort un paquet de cigarette de sa table de nuit et s'assoit à la fenêtre en l'allumant. Ici, rien ne vient lui rappeler les pays qu'elle a couvert pour la chaîne pour laquelle elle travaille, pourtant, les souvenirs ne la lâche jamais, ils la poursuivent à chaque instant, comme si elle était responsable de tout ça. La seule trace qu'elle tente de dissimuler du mieux qu'elle peut c'est cette cicatrice sur la cuisse droite. Blessure de guerre, blessure d'Irak. Elle voudrait oublier cette mission. Celle ou elle a été blessée, capturée part l'ennemie et délivré part les troupes américaines quelques jours plus tard. Bien sure, elle ne montre rien, elle est une femme forte et indépendante. Tout va bien, en apparence. Mais intérieurement, son cœur saigne, son cœur pleur, pleur de tristesse et de peur. On la force à voir un psy, pour extérioriser tout ça. Conneries. Elle à besoin d'oublier, pas d'en parler. Jouer la comédie est devenue habituel. Tout va bien, je vais bien, je vis bien. Je suis moi. Non, tu n'es plus toi Neela, ouvre les yeux. Ton sourire sonne faux, tes yeux ont perdu l'étincelle. Ou es tu Neela ? Perdue dans les sillons de la vie, Neela erre et vit au jour le jour. Cigarette après cigarette. Tout va bien. Mensonge.