⊱ i was meant to be a warrior  Il fume. Beaucoup trop aux gouts de ses proches, mais il est persuadé qu’il ne mourra pas de ça. ✈ Rickon rêve d’un jour pouvoir ouvrir son propre garage et y réparer de vieilles voiture. Mais les rêves ont un cout, et celui ci est très certainement beaucoup trop élevé. ✈ Il ne parle jamais de sa mère. Le fait qu'elle soit internée en hôpital psychiatrique depuis maintenant 27 ans est quelque chose qu'il a de plus en plus de mal à accepter. Bien qu'il soit réaliste, il espère un jour la voir sortir de là. ✈ Quoi qu'on dise de lui, il aime sa vie. Elle est peut être loin d'être parfaite mais elle vaut la peine d'être vécue. C'est du moins ce qu'il tente de se répéter chaque matin. ✈ Rickon est un dur au coeur tendre. Il aime se donner une image de mauvais garçon pour la simple et bonne raison que c'est plus facile d'agir ainsi que de prôner la charité à chacun. ✈ Il possède plusieurs cicatrices dans le dos depuis son enfance. il ne sait pas d’où elles viennent, personne n’a jamais prit le courage  de lui expliquer. Elles sont aujourd’hui recouvertes par ses nombreux tatouages. ✈ Il ne fait pas spécialement de sport, mais sa musculature vient partiellement des combats qu’il a mené depuis sa jeunesse. Il a toujours eu ce côté bagarreur qui plus d'une fois lui a valu pas mal de mauvais coups. ✈ Sa mère a toujours été très croyante. Et aujourd’hui, il ne sait pas comment elle réagirait face à son âme qu’il sait damné pour les nombreux pêchers qu’il a commis. Il espère juste qu’elle sera assez forte pour encaisser... ✈ Il ne sait plus à quel âge il a tenu pour la première fois une arme. Il se souvient juste que celle ci pesait énormément dans ses petites mains et qu’il n’était pas encore prêt à prendre le mauvais chemin. Jusqu’à ce que les choses le lui oblige...

« La plupart d'entre nous n'étaient pas violents par nature, nous avions tous nos problèmes avec l'autorité, mais aucun d'entre nous n'étaient anti-social. Nous avions compris que dès qu'on se plaçaient en marge de la société on renonçait à la sécurité que son cadre procurait. Hors du carcan social, le sang et les balles sont l'unique loi. Si t'es un homme de conviction, le recours à la violence est inévitable »




Ca n’avait peut être pas de sens. Sa vie n’avait aucun sens à vrai dire, mais il savait que la laisser là, dans ce lit, loin de tous ces problèmes, était peut être la véritable solution. Elle ne risquait pas de se blesser, elle ne risquait pas de faire de mal. Non, mais aller dire à ce petit blondinet de six ans qu’il ne reverra pas de sitôt sa mère. Allez y, et par pitié, plonger votre regard dans le sien à ce moment là. Parce qu’à ses yeux, vous ne serez rien d’autre que ce monstre qui l’a enlever à sa mère. Rien d’autre. Une fois fait, dite lui qu’il peut partir avec ces gens là-bas qui l’observent depuis une heure déjà. Dite lui que plus rien ne sera pareil dans sa vie, qu’il n’aura plus se côté reposant, rassurant qu’avait les bras de sa mère, qu’il ne sentira plus cette odeur de fleur apaisante lorsqu’elle venait déposer ses lèvres sur son front. Allez y, dite lui tout ça. Dite lui bien, parce qu’il n’assimilera pas tout au début. Il ne comprendra pas pourquoi on l’arrache de cette façon à la seule personne qui comptait réellement pour lui. Et lorsque ces gros baraques aux blousons de cuir noir le prendront pour l’emmener, il voudra se débattre. Il voudra se sauver, retourner dans ce monde qu’il ne connaissait que trop bien, mais qui n’est plus... Détruit par cette société qui est soi disant bonne pour chaque être humain, qui par le biais de ses lois peut protéger tout homme en danger, lui apporter une vie meilleure. Connerie.

L’odeur d’huile de moteur, de tabac froid, d’alcool, remontait ses petites narines, l’enveloppant de nouvelles senteurs qu’il avait encore du mal à assimiler. L’air frais fouettait son visage à vive allure lui donnant cette sale impression que le passé pouvait faire un peu moins mal lorsque l’on se laissait aller. Et puis il y avait ces bras. Ces deux gros bras qui l’enserrait afin qu’il ne tombe pas de la moto. Cet homme musclé, fier, libre avait été l’amant de sa mère quelques années plus tôt. Et sous une demande manuscrite de sa part, il était venu chercher le petit Rickon. Il allait le protéger au péril de sa vie. Pourquoi ? Si seulement lui même le savait... Tout ce dont il était certain, c’était que ce petit être allait vivre. Il allait vivre et il allait le faire bien. Il lui devait bien ça à Elena. La nuit tomba rapidement ce soir là. Les Bikers, eux, continuèrent de rouler. Ils avaient encore un long chemin à parcourir jusqu’à New York. Ce premier voyage, Rickon allait en capturer chaque moment, chaque instant. Commencer à apprendre ce qu’allait devenir sa vie. A respecter ces codes qu’il connaitra par coeur, qu’il voudra faire considérer à chacun. Parce que ce sont ces codes qui l’aideront à surmonter l’absence de sa mère. Ces codes qui lui permettront de devenir celui qu’il sera. Ces codes qui règlementeront sa vie. Sa famille ? Elle était désormais composée de ces hommes, barbus, tatoués, forts. Ils étaient à la fois ce tout et cette différence propre à chacun d’entre eux. Ils avaient enlevé Rickon à l’innocence et ce qu’ils allaient en faire n’était pas une de ces choses que l’on permet de faire dans notre société de tous les jours. Mais allons qui a-t-il de mal à élever un enfant selon des principes propres ? Des principes qui devraient être pourtant enseignés à chacun afin d’assurer un respect et une liberté certaine.

Là bas, dans ce petit garage à l’effigie du club, Rickon compris très vite que pour s’en sortir, il fallait user de ses talents. Et ses talents à lui, c’était à première vue ses mains. Ces mains qui savaient réparer chaque pièce qui composait une moto, une voiture. Il était passionné par ce savoir à apprendre, passionné par cette façon de ne plus voir les heures défilées une fois dans le cambouis. Jusqu’à ce que Jack vienne la présentée. Jusqu’à ce que Jack, avec son visage rempli de cicatrice, lui amène sa Genesis. Et à l’époque si lui avait trouvé ses marques rapidement, elle, se les étaient appropriés encore plus vite. Elle avait cette facilité à sourire, cette facilité à se glisser derrière vous sans que vous ne vous en rendiez compte. Mais ce dont il aimait encore plus, c’était lorsqu’elle ouvrait la bouche pour l’appeler. Parce qu’alors, elle débitait un nombre incommensurable de paroles qui l’envoyait loin de cette réalité. Et seulement là, il se laissait aller. Il se laissait aller si facilement...

Puis, tout deux grandirent, si vite. Ca en était affolant. Rickon commençait à entrevoir le mauvais côté du club. Cette pente de violence qu’ils avaient commencé à grimper sans savoir comment la redescendre. Cette façon de répondre au sang par le sang, d’être toujours le plus fort, de s’en sortir par n’importe quel moyen, même les plus illicites. Bien entendu, au début, ça lui plaisait. Mais il en avait trop vu. Son cerveau, il était comme celui à qui on ingurgite des images sanglantes encore et encore. Mais cette violence n’était pas bonne. Non elle était néfaste. Pourtant, il avait beau essayé de s’écarter, rien n’y faisait. Le lendemain il était de nouveau présent sous ce toit de taule, ce chiffon rouge à la main, et cette bière dans l’autre. Rick’, pouvait le nier autant de fois qu’il le voulait, il aimait néanmoins sincèrement cette vie de débauche. Alors, du mieux qu’il le pouvait, Rickon idéalisait tout ça. Il tentait de transformer ce club en quelque chose de bien, avec des valeurs qui valaient le coup de défendre. Il voulait avoir le pouvoir de dire qu’il se battait pour ce en quoi il a toujours cru, ce qu’on lui a enseigné depuis le jour où on l’a enlevé à sa mère. Se dire qu’ils n’avaient pas fait tout ça pour rien, pas juste enlever un gosse à sa mère. En un sens ça avait marché, il avait gravis les échelons comme l’aurait fait n’importe quel homme politique. Il était devenu vice président de ce club pour lequel il se battait constamment. De ce club qui l’avait éloigné en quelque sorte de tous les autres malheurs possibles. De ceux, qui ne peuvent vous échapper, quoi que vous fassiez pour changer votre destin. A ses côtés, Gen, elle aussi s’affirmait. Leur caractère franc et bestial prenait le dessus bien plus souvent qu’ils ne le voulaient. Les enfermant tout deux dans cette spirale de violence à leur tour. Il l’aimait, autant qu’elle se refusait à lui avouer ses sentiments. Lui le feu, elle la glace, prenant des chemins totalement différents. Sa vie ? Elle allait la vouer à la recherche de l’assassin de ses parents, intégrant pour cela la FBI academy et toutes les conséquences que cela pouvait impliquer. Lui ? Il allait continuer ce pour quoi il a toujours vécu, entrainant son club dans ce nouveau trafic d’armes, celui là même qui finirait par les diviser tous sans pour autant être capable de retenir la seule pour qui son coeur n’a jamais autant battu. Parce qu’après cette fameuse nuit, où tout avait pourtant semblé parfait, elle s’était envolée sans ne plus jamais donner de nouvelles. Et bien que Rickon ne doutait pas que jack, lui en avait, il s’était simplement muré dans ce mutisme cinglant. Elle était partie. Partie aussi facilement que la neige un matin de soleil. 

 
« Quand on passe à l'action pour venger ceux qu'on aime, la justice personnelle entre en conflit avec la justice sociale et divine. On devient le juge, le jury et dieu. De ce choix découle d'effrayantes responsabilités. Certains hommes plient sous leurs poids, d'autres abusent de ce moment. Le vrai hors la loi trouve l'équilibre entre la passion de son coeur et la raison de son esprit. La solution est toujours un équitable mélange de pouvoir et de devoir. »

Rickon, il avait reçu ce matin là une lettre de l’hôpital d’Hunstville. une lettre qui lui demandait gentiment (du moins dans le jargon d’une société qui se veut polie) de venir s’occuper de sa mère car l’argent déposé par l’homme qui l’avait prit sous son aile venait en tout point d’être épuisé. Paf, fini, plus d’argent. Et parce que l’argent ne coule plus, ils ont tous les pouvoirs pour la laisser à la rue. Sans soins, sans respect, sans amour. Ca l’avait tué, réveillant cette colère amère au fond de lui. La maladie de sa mère ? Inconnue. Du moins les médecins ne cessaient de répéter qu’elle était atteinte de folie et qu’ils faisaient de leur mieux pour trouver une solution miracle. Foutaise. Rickon n’était pas dupe, l’argent qui avait soi disant servi pour ses soins n’était qu’en réalité le seul le moyen de la tenir au chaud, dans un environnement ou sa démence pouvait en partie être prise en charge.

Gilliam, le président des Son’s, son plus proche ami, le seul qui connaissait en réalité chacun de ses secrets les plus noirs, lui avait bien proposé de l’amener ici, au garage. Rickon avait rit, imaginant amener sa mère dans un lieu qui pouvait réveiller à chaque instant sa maladie, l’entrainant dans les tréfonds de son âme, chaque jour un peu plus. Il avait décliné, comme il avait décliné également l’argent que Gil lui avait proposé. Non, sa mère allait recevoir de l’argent. Mais pas comme ça. Pas en suppliant chaque personne du club pour espérer un peu de pitié de chacun. Il s’était mit à la vente de drogue. Oh pas grand chose non. Juste un petit peu par ci par là, de quoi avoir assez pour envoyé ce qu’il gagnait salement à l’hôpital. Au début, bien entendu ça avait suffit. Puis ils n’avaient cessé de lui en demander toujours plus. Et malheureusement, la vente de drogue ne suffisait plus. Qui plus est, Rickon, venait en tout point de se mettre dans une sale affaire en tuant involontairement la petite amie de Gil. Elle avait fait une overdose, une de celle à laquelle on ne survie pas. Une de celle qui foudroie une famille, et cette famille avait été celle de Rickon. Et parce qu’il avait été cette main tendu au bout de laquelle le petit sachet de poudre pendouillait, il n’avait plus eu le choix que de partir à son  plus grand regret. De quitter ce club déjà dans un sale état. De s’éloigner de Gilliam afin de ne pas éveiller les soupçons. De ne pas devenir cette proie face à ce lion en cage. Non, Rickon pouvait encaisser bien des choses mais pas ça. Pas ce qu’il était devenu, pas ce qu’il avait fait. Cette culpabilité qui le rongeait, elle s’amplifiait chaque fois un peu plus lorsqu’il posait son regard sur Gil’. Il n’avait même pas tenter de dissuader Hannah d’en prendre... Il n’avait même pas réagi lorsqu’elle s’était présentée à lui, rampant, suppliant ce petit sachet. Rickon avait honte, et parce que cette honte ne pouvait porter fièrement les couleurs du club, il venait de demander son transfert en tant que nomade. Bien entendu, les soupçons de Gil’ s’étaient éveillés, mais Rickon avait été assez malin pour prétexter la maladie de sa mère comme cause de départ suffisante. Le Prince des Son’s l’avait alors serré dans ses bras, comme à son habitude, lui demandant de revenir bientôt parce qu’il avait réellement besoin de son Vice Président. Hum, si seulement il savait... Et Rickon avait fui, il avait fui la seule vie qu’il n’aurait jamais, la seule qui le faisait encore tenir debout. Il n’est alors plus que son propre fantôme, intégrant l’armée en tant que mécanicien - garagiste à Hunstville. Ironique quand on y pense. Mais pour payer les soins de sa mère, cela ne suffit pas. Et la vente d’arme illégale est le seul moyen qu’il est trouvé pour subvenir aux besoins de l’hôpital. Il ne reste plus qu’à espérer qu’il ne se fasse pas prendre...
 
La vie peut parfois être une véritable garce... Surtout lorsque l’on sait que la seule femme qu’il n’aimera jamais ne se trouve qu’à quelques mètres de lui. Que l’assassin de la famille de cette même femme, n’est autre que son propre père... Que ce démon est celui là même en lien direct avec la maladie de sa mère et qu’un petit bout de chou est né de tout ça.