Des halètements, un silence, plusieurs sifflements, et les hurlements de voix se mêlant. Des afghans, peut-être un français, ou même l'un de tes frères. Personne n'a été touché, ou tout du moins, tu ne vois pas de sang. Les hommes hurlent dans des langues que tu ne connais pas, tandis que toi, tu beugles sur tes gars en leur disant de vite dégager leurs culs d'ici.

Ta respiration se bloque, le temps s'arrête, ta perception se trouble, et le rouge envahie ton champ de vision. Tout devient si sombre, si calme, si... pestilentiel. L'odeur âcre du sang emplit tes narines, et tes doigts se portent à ton visage, humide. Ton sang. Ça y est, t'es en train de crever. T'imagines déjà la jolie caisse noire qui se gare devant ta maison, là-bas, au pays, un mec en uniforme qui en sort, salue ta femme et, lui tendant la missive officielle, lui annonce que son cher et tendre est mort sur le front. Puis tu la vois elle, elle, si belle malgré les larmes, déposant sur ton cercueil le drapeau du pays qui, au final, t'auras tué.