I. Childhood.

Je n'ai jamais connu mon père. Ma mère n'en parlait jamais. De ce que j'en sais, elle l'aimait plus que tout et eut le cœur brisé quand il est parti en apprenant sa grossesse. Elle aurait pu avorter. Mais non. Je crois que cette grossesse pouvait lui rappeler l'homme qu'elle aimait tant. Un mal pour un bien en somme. Je suis née un soir de mai à la Nouvelle-Orléans. L'air était doux et teinté de note sucrée dans l'air. L'été s'annonçait beau et chaud. D'aussi loin que je me souvienne, je n'ai pas vraiment souffert du manque de figure paternelle. Ma mère aime à me dire que même déjà toute petite, j'étais indépendante. Elle me disait toujours que toutes femmes pouvaient faire le métier d'un homme. L'égaler voir le faire mieux que lui. Je crois que ce discours m'a plus ce qui fait que je l'ai bien intégrée. Même à l'école maternelle, je n'étais pas du genre à vouloir jouer à la poupée avec les filles. Je préférais jouer aux gendarmes et aux voleurs avec les garçons. Aux cowboys et aux indiens. Et devinez de quel côté j'étais? Je ne sais pas trop d'où me vient cette idée mais j'ai toujours voulu rentrer dans la police, combattre les méchants. Ma mère regrettait parfois de ne pas avoir une fille plus féminine à ses côtés. Mais dans un sens, je crois que le fait que je puisse me débrouiller seule la rassurait pour plus tard.

II.  I'm a teenager.

Plus tard.. Parlons-en. Le collège est passé comme une flèche. J'avais un groupe d'amis solides et on s'entendait bien. On est resté tous soudé même au lycée. Et puis un jour.. Il est arrivé. Vous savez, parfois l'établissement scolaire organise des matinées d'orientation des métiers. On devait passer d'atelier en atelier pour voir ce qui nous ferait envie. Et c'est là que je l'ai vue. Ce géant de cuire tout droit sorti d'un catalogue de monsieur muscles! J'entends encore sa grosse voix nous intimer de " si vous n'êtes pas capable de la boucler un minimum, on pouvait dégager ". Ça m'a fait sourire alors que mes amis l'ont mal pris. Sergent Mattis Hollingtown. Bon, d'accord, il avait 7 ans en plus que moi mais à la fin de sa présentation, je crois que ça m'a renforcé dans l'idée de rentrer dans la police. Et nous avons pas mal discuté après. Il m'a donné son numéro pour en discuter plus longuement plus tard. Je lui ai donné le mien juste pour le fun. Et devinez qui m'attendait à la fin des cours ce jour-là? Entre nous, ça été comme rapidement. On était sur la même longueur d'ondes, on avait pas besoin de nous parler pour nous comprendre et le fait que je passe du temps avec un militaire plus vieux que moi n'a pas plus à mes amis qui m'ont tourné le dos. Mais il est resté pour moi. Et un jour, je l'ai présenté à ma mère, persuadée qu'il lui plairait. Il n'en fut rien. Elle est restée courtoise, comme à son habitude, mais une fois que Mattis est parti, elle m'a ordonné de ne plus jamais le voir. Révoltée, les semaines qui ont suivit ont été jonchées de dispute plus violente les unes que les autres jusqu'à un soir où j'allais partir de la maison pour de bon, elle me l'a dit. Le secret qui la pesait tant. Cette chose qui la répugnant tant dans ma relation avec mon militaire. Il lui rappelait mon père. Non, en fait, son nom était le même que celui de mon père. Et ce jeune sergent n'était autre que son fils. Préférant ne pas détruire complètement mon petit ami, j'ai pris mes distances avec lui, nous avons répondu et ma mère nous a fait déménager.

III. Now & more.

Suite à mon déménagement après ma terminale, je suis rentrée à l'académie de police où j'y ai fait mes classes et où j'en suis ressortie diplômée. J'ai rapidement trouvé du travail et un meilleur ami plus qu'incroyable avec qui travailler. Nous nous entendions à merveille et je pense que nos supérieurs étaient contents de notre boulot ensemble. Et puis, deux ans après, il y a eu cette intervention de routine sur un petit groupe pour vérifier leur papier. Et.. Tout a basculé. S'il n'avait pas été là, je ne serais plus là. Ça tirait dans tous les sens. Le temps de demander des renforts, ça se calmait et je l'ai vu, étendu au sol, mourant. Il savait que les secours ne viendraient pas assez rapidement pour le sauver alors il a passé son temps à me dire que ce n'était pas grave. Que tout irait bien. Que tout ça n'était pas de ma faute. La suite je ne me souviens pas très bien. Je me souviens juste être assise pour de nombreuses séances de thérapie avec une psy de la police. J'ai préféré démissionner et me tourner vers autre chose: l'armée. Au grand désespoir de ma mère. J'ai passé les tests physiques et psychologiques. J'ai été admise et été transférée comme je le souhaitais dans la section sniper. Là, j'y ai rencontré mon supérieur qui m'a poussé à me surpasser. A aller plus loin que ce que je savais. Un être un brin déluré quand même. Mais je crois que c'est sa vision des choses qui m'a plut et avec qui ça a collé si bien. Et après ma formation, j'ai été prise comme sniper dans l'armée de terre. Ma carrière commençait. Et allez savoir ce qu'elle me réserve encore..