Je soupire, tenant mon petit bloc-note éléctronique attendant la putain de réponse du couple. L'homme, surement était-il encore étudiant en mathématiques ou sciences ou informatique, avait les yeux sur la carte. Il hésitait avec ses : hum... hum...
Bon sang, je voulais le claquer, comment croit-il que j'ai autant de temps à perdre. Je serre ma mâchoire, puis mes lèvres et regarde le regard pervers de mon patron, au bar, me fixant les fesses moulées d'un short noire.
Je lui souris et zyeute vers son épouse, enceinte, à quelques pas de moi. Je repose mon regard sur lui et il grogne avant de faire une bière mousseuse.
Je soupire, de nouveau. Mon regard se repose sur l'homme à lunettes, qui, lève les yeux vers moi. Enfin ! Je lui souris et il me dit, d'une voix en prépuberté : « Je penses prendre une salade. » Oui, d’accord, tu nous a fais poiroter pour une salade ?! Moi et ta monstrueuse copine ?! Je pianote sur l’écran tactile grâce au stylet. « Mais sans sauce » me demande-t-il en levant son index. Je serre mes dents et me force à sourire. Je hoche simplement la tête et change la demande.
Je les remercie et pars vers le bar, où, mon patron se penche vers moi. Les bras croisés devant moi, il me chuchote de son haleine alcoolisée : « On se voit dans dix minutes dans la cuisine ? » Je roule mes yeux vers le plafond, en soupirant, tout en notant ma commande sur une feuille. Je dépose le stylo et le fixe d’un regard noir : « J’ai mes règles. » fais-je sèchement. Il recule d’un millimètre, surprit de mon ton. Il fronce les sourcils et se gratte le nez. Charmant. « Bon, pas grave, je vais voir si la petite stagiaire est disponible. » Il tourne les talons vers la cuisine. Bon sang, que je pourrais le tuer !
Les Champs Élysée étaient animées par les touristes. Un homme vêtu de noir, d'une pure beauté, entre et s'installe à une table. Je décroche du bar et m'avance en lui tendant la carte.
Il lève les yeux vers moi et me sourit. J'en fis de même. Il prit un accent typiquement américain : "Merci."
Je fonds, un américain. Non pas qu'on en a jamais eu ici, mais celui là, il a une musculature de rêve et un regard me faisant oublier que je ne suis qu'une simple fille ordinaire.
Je bégaie légèrement, je sais qu'ils aiment ça.
« Une... euh... une boisson ? » Dis-je en anglais avec mon accent français bien prononcé sur les « a ». Il sourit et ouvre le menu. « Une bière, s'il vous plaît. » me dit-il en français. Il sait parler français, génial. Ou sûrement l'a-t-il appris dans le guide du voyageur français ?
Je souris et plie mes jambes, comme une révérence.
Je m'en vais au galop. J'ai fait quoi ?! Une révérence ?!
Au bar, il n'y avait personne. Super, il a laissé le bar ainsi, pour se taper le derrière de la stagiaire.
Je contourne le bar pour me placer devant les pichets. J'incline un verre de bière et verse le liquide. Je zyeute l'homme un peu plus loin, qui me regardait aussi. Je souris, gênée, et me concentre sur la bière.
Une fois fini, je me redirige vers lui, la bière en main. Je la dépose en face de lui en prenant soin d'y déposer un sous-verre.
« Voici. » Fais-je en français. Il me remercia et porta la bière mousseuse à ses lèvres. Je ne bougeais pas et l'observais.
Il me regarde en haussant un sourcil. Mes joues devinrent écarlate.
« Vous... Vous désirez autre chose ? » Demandais-je voyant le menu fermé.
« Oui, vous me conseillez quoi ? » me demande-t-il, cette fois-ci en anglais, en posant son verre tout en me regardant. Je ravale ma salive, surprise.
« Eh bien... Nous faisons une excellente salade césar. » Je hoche la tête en me mordillant la lèvre. Dieu, qu'il me fait sentir spéciale.
« Va pour ça alors. Je vous fais confiance. » Sourit-il en me tendant la carte. Je la reprends et lui souris. « Merci. » Souriais-je gênée.
Je tourne les talons pour aller vers la cuisine où je dis au cuistot la commande. Il acquiesce en agitant sa spatule. Je me penche par-dessus le plan de travail et l'observe faire la salade. Je pense à l'Américain, ce bel homme inconnu me faisant sentir... Plus Marilyn que Jeanne.
Soudain, je sens une main me caresser le fessier. Je me redresse d'un coup et me retourne pour voir le patron. Je plisse les yeux. « Arrêtes ça. T'en as pas eu assez avec la stagiaire ? »
Fais-je froidement. Il secoue la tête, son sourire obscène apparaît.
« Elle est virée, elle n'a pas voulu et m'a donné un coup aux burnes. » Il s'approche pour me serrer les fesses dans ses mains. « Oh, virée pour ça ? » fais-je faussement surprise. Il hoche la tête et embrasse mon cou. Je le repousse légèrement. « Tu sais qu'on peut te condamner pour ça. » Il fronce les sourcils et reprend mon cou. « Je sais que tu as tes trucs, mais soulages-moi plus bas, hm ? » Je le repousse violemment contre le mur de la cuisine. Puis, je lui lance une grosse claque qui se fit entendre. « Tu... Tu es... » Commence-t-il en se frottant la joue. « JE DÉMISSIONNE ! » Fais-je en balançant mon tablier dans sa gueule.
Je me rue hors de la cuisine, passant devant tous ses regards. Quelques larmes coulaient sur mon visage. Pourquoi j'ai fait ça ?! Tout cela me plaisait avant... Avant. Avant lui.
« Hey ! Reviens-là sale p*te ! » Fit mon patron en me poursuivant. Il m'attrape le poignet et m'attire avec lui. Je me débats, mais rien.
C'est là, que, comme un héros sur son cheval blanc, l'Américain vint foutre un poing monumental dans la tronche du patron. Je fus surprise et bouleversée. L'Américain me regarde et attrape mon poignet en m'attirant dehors avec lui.
Plus loin, il me relâche et m'indique un banc. « Merci... » Fais-je en m'asseyant. « Vous allez bien ? » me demande-t-il en prenant place près de moi. « Je ne sais pas. C'est... Compliqué. » J'enfouis mon visage vers le sol, mes cheveux blonds tombant avec moi.
« J'aime le compliquer. » Fit-il avec un sourire qui s'entendait.